Réapparue en Savoie en juin dernier, la DNC (dermatose nodulaire contagieuse) n’est toujours pas éradiquée dans le pays, malgré les mesures rigoureuses prises par le gouvernement. Pire, elle gagne de nouvelles régions. Avant-hier, un foyer a été repéré dans une exploitation des Hautes-Pyrénées, ce qui a entraîné des mesures de restriction et de surveillance dans les départements voisins (Pyrénées-Atlantiques, Gers et Haute-Garonne).
Un autre foyer a été repéré, mercredi 10 décembre, en Ariège, dans le village de Bordes-sur-Arize. La décision d’abattre les 207 vaches de l’élevage a provoqué la colère des éleveurs, relayée – ou alimentée – notamment par la Coordination rurale, syndical agricole né d’une scission de la FNSEA, dont certains dirigeants sont proches du Rassemblement national et dont la ligne semble de plus en plus dure. Le nouveau président de la CR, Bertrand Venteau, a notamment déclaré au moment de son élection, en novembre dernier : « Les écolos veulent nous crever, nous devons leur faire la peau », propos qui ont conduit à l’ouverture d’une enquête par le parquet d’Auch.
La Coordination rurale, ainsi que la Confédération paysanne – elle, en revanche, très marquée à gauche –, ont appelé hier les agriculteurs à « défendre » la ferme de Bordes-sur-Arize et à empêcher les services vétérinaires d’y accéder pour procéder à l’abattage du troupeau. La ferme a été encerclée de tracteurs, des arbres ont été abattus pour fermer les routes, et des tranchées ont même été creusées, selon les médias présents sur place.
D’importants effectifs de gendarmerie, équipés de véhicules blindés Centaure, ont été dépêchés sur place, et des affrontements violents ont eu lieu toute la soirée – avec jets de projectiles et de cocktails Molotov d’un côté et grenades lacrymogènes et grenades assourdissantes de l’autre. Environ 400 agriculteurs ont pris part à ces affrontements, mais le ministère de l’Intérieur parle également ce matin d’éléments extérieurs, faisant partie de « l’ultragauche ».
La ferme a été « reprise » par les forces de l’ordre vers 23 heures. Mais la mobilisation ne s’arrête pas : depuis hier soir, plusieurs dizaines de tracteurs bloquent l’autoroute A75, d’abord à Séverac-le-Château (Aveyron), puis à Saint-Chély-d’Apcher (Lozère). La préfecture de la Lozère indique ce matin, par communiqué, que l’autoroute reste fermée dans ce secteur. À plusieurs endroits, comme on peut le voir sur des vidéos diffusées sur X, des agriculteurs ont abattu des arbres et les ont tractés sur l’autoroute.
D’autres actions ont débuté ce matin devant des préfectures, notamment à Agen (Lot-et-Garonne) et à Périgueux (Dordogne). Le président de la CR, Bertrand Venteau, a demandé hier à la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, d’arrêter de « s’entêter », sans quoi elle risque de « mettre la ruralité à feu et à sang ». La Coordination rurale, comme la Confédération paysanne, demandent au gouvernement de reconnaître « l’échec » du protocole fixé par le ministère pour éradiquer la DNC, et d’y renoncer – notamment le fait d’abattre la totalité d’un troupeau lorsqu’une seule bête est atteinte. À noter que la FNSEA, elle, est sur une position tout autre, estimant que la stratégie du gouvernement est la seule possible.
En début de semaine, la ministre de l’Agriculture estimait, au sortir d’une réunion du Comité national d'orientation de la politique sanitaire animale et végétale, que la stratégie choisie portait ses fruits, puisqu’elle a permis de « lever trois des cinq zones réglementées mises en place autour des foyers ». Cette stratégie, pour mémoire, repose sur « trois piliers » : abattage de l’ensemble des bovins du foyer, limitation des mouvements et vaccination rapide obligatoire autour des foyers.
Ce matin, au Journal officiel, un nouvel arrêté est paru pour modifier certaines règles de surveillance et de prévention de la maladie.
Cet arrêté fixe une obligation de vaccination de tous les bovins sur l’ensemble de la Corse, ainsi que dans toutes les communes de l’Aude, de la Haute-Garonne, du Gers, des Landes et des Pyrénées-Atlantiques. Dans ces départements, la sortie des bovins des zones de vaccination est interdite. Par ailleurs, sur l’ensemble du territoire métropolitain, les « manifestations et rassemblements temporaires » de bovins sont interdits jusqu’au 1er janvier 2026.
Le gouvernement ne semble toujours pas décidé, en revanche, à vacciner l’ensemble du cheptel, comme le demande notamment la Confédération paysanne.
La colère ne retombe pas parmi les éleveurs, et si une nouvelle décision d’abattage d’un troupeau devait être prise dans les prochains jours, elle pourrait encore s’amplifier. Le gouvernement redoute maintenant des mouvements de blocage à l’occasion des prochains grands départs pour les congés de Noël.
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