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Élection mouvementée au conseil de surveillance de la Société du Grand Paris



L’ensemble des présidents des départements d’Île-de-France ont refusé de participer vendredi à l’élection d’un nouveau président du conseil de surveillance de la Société du Grand Paris, en charge du projet colossal Grand Paris Express, dénonçant dans un communiqué une « mascarade ».
Les présidents des sept départements d’Île-de-France, de plusieurs partis politiques, ont décidé de « ne pas participer à cette élection mascarade et de laisser à l’État la responsabilité de nommer l’élu qu’il veut », ont-ils annoncé dans ce communiqué.
Le conseil de surveillance se compose de 11 représentants de l’État et 10 représentants des collectivités locales. Patrick Braouezec, ancien maire de Saint-Denis et actuel président de l’EPT Plaine Commune, a été élu vendredi à sa tête, malgré la non-participation au vote des présidents de départements.
« Nous avons besoin que le président du conseil de surveillance soit indépendant de l’État », a déclaré à l’AFP Pierre Bédier, président LR du conseil départemental des Yvelines, considérant que « l’Etat s’arrange pour avoir un élu qui favorise l’opacité du système ».
Selon lui, cette nomination permettrait d’éviter un audit qu’il estime nécessaire « pour chercher les causes de l’immense dérapage ».
Le budget du Grand Paris Express (GPE), initialement de 20 milliards d’euros, a été réévalué à 35 milliards en 2017, retardant la construction de plusieurs lignes. Un rapport remis jeudi par le député LR Gilles Carrez à Matignon préconise différentes mesures pour contenir les coûts, estimant que le modèle économique du projet Grand Paris Express n’a pas été « précisément anticipé », et calculant que « 200 à 250 millions d’euros de recettes supplémentaires par an » seront nécessaires dès 2019 pour pérenniser le projet. Gilles Carrez propose notamment d’élargir l’assiette de certaines taxes existantes (surface de bureau ou taxe spéciale d’équipement) ou de créer une « part régionale de la taxe de séjour ».
« Toutes les actions que je mène avec l’ensemble des représentants de l’État, je les ai faites dans le même état d’esprit de défendre l’intérêt des territoires sans m’empêcher de prendre des positions critiques vis-à-vis de l’État », a réagi auprès de l’AFP Patrick Braouezec, le nouveau président du conseil de surveillance.
La question de l’audit a été reportée « à un conseil de surveillance ultérieur », a poursuivi Patrick Braouezec.
Long de 200 km, le GPE comprend quatre lignes nouvelles de métro automatique, numérotées de 15 à 18, ainsi que des prolongements de la ligne 14. (Avec AFP)



Édition du lundi 10 septembre 2018

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