Un syndicat alerte sur la « pénibilité invisible » des métiers de la petite enfance
Par AFP
« Porter, s'accroupir, se pencher, bercer, ranger, nettoyer : ces gestes répétés des milliers de fois, ne sont pas considérés comme des expositions professionnelles, mais comme une ‘’posture maternelle’’, ce qui contribue à leur banalisation », estime le Syndicat national des professionnels de la petite enfance (SNPPE).
Or « le poids, la fréquence et l’intensité" de ces gestes « usent les corps, fatiguent l’esprit et brisent trop souvent des carrières avant 55 ans », ajoute le syndicat dans un communiqué publié à deux jours de la tenue d'une conférence sur le travail et les retraites à Paris.
Au-delà des 5 000 tonnes soulevées et des 144 000 changes réalisés, le SNPPE fait état de 56 000 heures de travail dans un environnement bruyant ou encore de 300 tonnes de matériel (chaises, tables...) manipulées au cours d'une carrière.
L’exposition répétée à certains de ces gestes « augmente significativement les risques de TMS (troubles musculo-squelettiques, ndlr), de lombalgies, de tendinopathies et d’atteintes articulaires », relève le SNPPE. « Pourtant, cette réalité, documentée par les ergonomes et confirmée par les observations de terrain, n'apparaît dans aucun dispositif officiel de pénibilité. »
Reconnaissance de la pénibilité
Pour le syndicat, ces dispositifs, notamment le C2P - un compte professionnel de prévention qui permet à des salariés exposés à certains facteurs de pénibilité de partir plus tôt à la retraite - ont été conçus pour « des métiers masculinisés (industrie, BTP, logistique) » et "ne prennent en compte que « des charges unitaires lourdes, des postures extrêmes, ou des environnements techniques spécifiques ».
« Les gestes fragmentés et répétés à hauteur d’enfant ne rentrent dans aucun critère du C2P. La pénibilité réelle du secteur — cumulative, continue et fortement féminisée — n'est donc ni mesurée, ni reconnue, ni indemnisée », déplore-t-il.
Face à ce constat, le SNPPE appelle à reconnaître la petite enfance comme « métier à pénibilité élevée », à intégrer les métiers du secteur dans le C2P, à financer des aménagements ergonomiques dans toutes les structures et à déployer un plan de prévention des troubles musculo-squelettiques et des accidents du travail et des maladies professionnelles.
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