Municipales 2026 : l'éducation doit rester une priorité, plaide l'Andev
Par Emmanuelle Stroesser
La publication d’un plaidoyer en vue des municipales est une première pour l’Andev. La démarche se veut « une contribution, voire une invitation à penser autrement » ce champs éducatif, de la petite enfance à la jeunesse, un secteur largement couvert par différents métiers de la FPT présents dans tous les territoires, ruraux, périurbains et urbains, explique Gabriel Farga, vice-président de l’Andev et DGA de Juvisy-sur-Orge. Car l’Andev insiste : « L’éducation ne se limite pas à l’école. Les enfants y passent 900 heures par an mais le double dans les temps périscolaires ».
« L’éducation, une ambition locale à hauteur d’enfant » est le titre de ce document (22 pages), structuré autour de sept priorités qui témoignent d’une conviction : « L’éducation ne peut être reléguée à un service technique », explique Gabriel Farga. Elle relève d’une « politique explicite et transversale », résumée dans un triptyque : « L’éducation est un investissement, un levier de justice sociale et un pilier de l’égalité démocratique ».
« Faire de l'éducation autrement »
Le contexte démographique (la baisse de la natalité), autant que les contraintes budgétaires, font craindre un risque d'arbitrages comptables ou de réduction de certains investissements qui limiteraient par conséquent les ambitions de futurs conseils municipaux. « Or nous pensons que cette baisse démographique doit servir au contraire de levier éducatif » , défend le vice président de l’Andev. « Il y aura des écoles où les locaux seront moins utilisés, où il y aura moins d’enseignants, mais nous devons saisir l’opportunité pour faire de l’éducation autrement, utiliser les salles de classe pour développer d’autres outils, plus liés à l’éducation globale et non uniquement à l’apprentissage scolaire » . Ce plaidoyer n’est donc pas un cri d’alarme, « mais un acte de responsabilité », conclut-il.
Sept axes prioritaires
Pour chaque priorité, le plaidoyer liste des exemples de mesures, dispositifs ou directions à prendre. Première priorité, les collectivités doivent « s’engager » et assumer devenir « moteurs des politiques éducatives » au niveau local. Outre les projets éducatifs (type PEDT), l’Andev propose la création de « Fonds local d’innovation éducative » en direction des publics fragiles et éloignés des activités éducatives d’un territoire. L’Andev appelle également à ce que les nouvelles équipes municipales s’engagent à « sanctuariser les budgets éducatifs de la petite enfance à la jeunesse, de la culture aux sports ».
Deuxième priorité : « Construire une alliance éducative avec les parents » , via par exemple le développement de lieux d’accueil enfants-parents. « Les locaux scolaires ne sont ouverts que 36 semaines sur les 52 semaines… nous n’en sommes qu’à un stade embryonnaire, or c’est un axe à creuser si nous voulons que les familles deviennent partenaires des politiques éducatives et non de simples consommateurs », insiste Gabriel Farga. Autre point défendu par l'Andev : une éducation « 100 % inclusive » s’affirme comme une autre priorité « évidente ».
Quatrième priorité, la lutte contre les inégalités. Cela implique une « tarification solidaire », « garantir le droit aux vacances » pour tous comme la mobilisation des acteurs de l’éducation populaire. Cinquième priorité : « Agir pour un service public éducatif durable, équitable et responsable » . L’Andev croit notamment à « la pédagogie du dehors » dans les projets éducatifs mais aussi dans les bâtis scolaires, de même qu’elle encourage à la végétalisation des écoles. Elle ouvre aussi un axe de réflexion original, autour de la formation des jeunes « au numérique citoyen et responsable, en combinant la sobriété numérique, l’éducation aux médias et la lutte contre les infox, avec une sensibilisation active aux enjeux de cybersécurité » . Sixième priorité : impliquer les enfants et les jeunes dans les décisions qui les concernent. L’enjeu est tout autant de les responsabiliser que de les valoriser, via les conseils d’enfants bien sûr, mais en ouvrant aussi d’autres formes d’expression (ateliers de concertation, budget participatif, etc.), pour « sortir des gadgets démocratiques », précise Gabriel Farga.
Enfin, l’Andev appelle les futurs élus municipaux à « soutenir santé, bien-être, sport et culture pour le développement global de chaque enfant » . Tout simplement « parce que la réussite scolaire n’est qu’un élément de la réussite globale de l’enfant, et il revient aux collectivités de développer des politiques complémentaires » , soutient le vice président de l’association.
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