Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du jeudi 15 mai 2025
Culture

Les MJC « profondément inquiètes » sur leur financement

Le réseau MJC de France a diffusé hier un communiqué exprimant les inquiétudes des Maisons des jeunes et de la culture sur leurs finances. Si la plupart des communes et intercommunalités s'efforcent de maintenir leurs subventions, ce n'est pas toujours possible. 

Par Franck Lemarc

MJC de France s’appuie sur une enquête réalisée auprès d’un tiers de ses 1 000 adhérents pour faire le point sur l’évolution des subventions accordées par les communes et intercommunalités. Pour 2025, 78 % des MJC voient leur subvention maintenue voire augmentée – ce qui signifie que 22 % ont une subvention en baisse. Les baisses concernent davantage les MJC situées dans les communes de plus de 50 000 habitants. 

Il est à noter qu’un quart des MJC répondantes soulignait, au moment où l’enquête a été réalisée (avril) ne pas avoir encore connaissance de leur subvention communale pour cette année.

Baisse à tous les étages

Pour mémoire, les MJC sont en moyenne autofinancées à hauteur de 48 %, tandis que les 52 % restants viennent de subventions publiques. L’essentiel de ces subventions (63,3 %) vient du bloc communal, le reste étant apporté par les CAF, les départements, les régions et l’État. 

Les MJC connaissent exactement le même problème que les collectivités elles-mêmes lorsqu’elles construisent leur budget : elles ont besoin de visibilité et ne peuvent se satisfaire de subventions qui « stagnent » : dans un contexte toujours inflationniste, et avec la nécessité d’augmenter les salaires de leur personnel, « maintenir une subvention identique à celle de l’année précédente équivaut en réalité à une réduction budgétaire ». Vu sous cet angle, MJC de France estime que ce sont 84 % de ses structures qui « doivent composer »  avec des ressources en baisse, en euros constants. 

Ce à quoi s’ajoute « la diminution des aides départementales, régionales et étatiques » , ainsi que la baisse d’autres formes de soutien (aides de l’État pour l’embauche d’apprentis ou financement des postes comme le Fonjep jeunes, les subventions politique de la ville, les activités d’insertion).

Une conséquence des baisses de dotation

Ces différentes baisses de crédits ont des conséquences directes sur l’activité des MJC, qui doivent « adapter leurs activités » : « réduction des événements culturels (spectacles, concerts), annulations de manifestations ou de sorties extérieures, report d’initiatives et réduction d’amplitude d’ouverture » . Elles ont aussi des conséquences sur le personnel (les MJC emploient au total 17 500 salariés et 43 000 bénévoles) : contrats non renouvelés, réductions d’horaires, voire licenciements « dans plusieurs structures ». 

Cette situation est d’autant plus inquiétante lorsque l’on connaît l’importance du rôle joué par les quelque 1000 MJC qui jalonne le territoire et offrent des activités liées à l’éducation populaire et culturelle à 4 millions de personnes. 

Elle illustre toutefois très exactement le problème inlassablement soulevé par les associations d’élus depuis des années : la stagnation, quand ce n’est pas la diminution des dotations aux collectivités locales, et la pression constante exercée sur celles-ci pour qu’elles diminuent leurs dépenses, ont des conséquences concrètes et délétères : pour pouvoir continuer à fonctionner, les collectivités confrontées années après années à ces diminutions nettes n’ont guère le choix : si elles veulent garder la tête hors de l’eau, elles sont contraintes de réduire leur offre de service public ou de baisser certains budgets – le sport et la culture étant, en général, les premiers sacrifiés. Les difficultés rencontrées aujourd’hui par les MJC en sont une des nombreuses conséquences. 

Dans ce contexte, il est à noter que l’AMF va lancer très prochainement une enquête auprès des maires et des présidents d’intercommunalité sur le champ culturel, afin de mesurer les difficultés rencontrées actuellement et les perspectives de développement des politiques culturelles.

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