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Édition du lundi 6 décembre 2021
Crise sanitaire

Le secteur de l'hébergement-restauration le plus touché par la crise sanitaire, selon l'Insee

Si le PIB de la France a baissé de 7,9 % en 2020, les entreprises n'ont pas souffert de la crise du covid-19 dans les mêmes proportions. L'hébergement-restauration et les services à la personne ont été particulièrement touchés.

Par Emmanuel Guillemain d'Echon

Ce n’est pas une surprise : ce sont les hôteliers, les cafetiers et les restaurateurs qui ont été les plus touchés par la crise sanitaire et les deux confinements de 2020 et 2021. Dans son portrait annuel des entreprises, l’Insee fait ainsi le bilan du covid-19 sur le plan économique, en analysant la différence entre leur chiffre d’affaires observé et celui « qui aurait prévalu en l’absence de crise ».

Résultat, si les trois quarts des entreprises ont connu un impact assez peu important, ou en tout cas rattrapable, c’est le secteur de l’hébergement-restauration qui a été le plus frappé avec une perte d’activité estimée à - 71 % entre mars et mai 2020, contre - 27 % pour l’ensemble des entreprises françaises. Surtout, il n’a pas autant bénéficié de la reprise (- 46 % en juin, contre - 9,7 %), et a été l’un des seuls à être vraiment frappé par le deuxième confinement (- 63 % en novembre-décembre, contre 10 %), moins contraignant pour la plupart des entreprises.

Certaines entreprises s’en sont tirées mieux que d’autres, comme la restauration rapide (- 34 % au premier confinement), alors que la situation était plus difficile pour les bars et débits de boissons (- 55%) et pire encore pour les traiteurs (- 70%), confrontés à l’annulation en série des salons et congrès divers.

C'est aussi ce secteur qui a le plus recours aux dispositifs de soutien public, constate l'Insee.

Un autre secteur très touché a été celui des « autres services », qui regroupe le monde de la culture (arts, spectacles et activités récréatives), celui des services de coiffure et de soins corporels, et des réparations d’ordinateurs et autres biens personnels. Lors du premier confinement, il a subi une perte de 47 %, surtout pour les salles de spectacles (- 80%) et a également été impacté par le second (- 33%).

Les entreprises de fabrication de matériels de transport ont été très fortement ralenties de mars à mai 2020 (-54%), mais n’ont pas rencontré autant de problèmes par la suite.

Les pans de l’économie qui ont le mieux résisté, sans surprise là encore, sont ceux de l’information et de la communication, de l’agriculture et de l’agroalimentaire (respectivement - 13 %, - 11 % et -9 % pendant le premier confinement).

Quatre profils-type

Mais comme le rappelle l’Insee, « le secteur d’activité n’explique pas a lui seul la diversité des situations après un an de crise ». Ce sont les plus petites entreprises, PME et surtout microentreprises (les autoentrepreneurs) qui ont connu les pertes d’activité les plus fortes. Le rapport dresse quatre profils-type d’entreprises. 

D’abord, un gros tiers d’entre elles (36 %) sont considérées comme « non affectées »  par la crise : elles regroupent 42 % des salariés, elles ont connu un repli moyen de - 14 % en avril, mais ont retrouvé une activité normale à partir de juin. Il s’agit essentiellement de l’industrie alimentaire, du secteur médical et de la fabrication de produits électroniques grand public.

Ensuite, il y a les « résilientes » : 38 % des entreprises et 44 % des salariés, qui ont connu une perte « substantielle »  au printemps, et une baisse d’activité moindre par la suite, avec une baisse moyenne de - 20 % sur la fin d’année. On y retrouve beaucoup de fabricants d’articles de joaillerie, d’ordinateurs et d’équipements automobiles.

Puis il y a les « confinées », représentant 20 % des entreprises et 12 % des salariés, qui ont subi un choc important lors des deux confinements, mais une « relance limitée de l’activité pendant l’été ». Dans ce type, on compte une plus forte proportion d’entreprises du transport ferroviaires, des bibliothèques et musées.

Et enfin il y a les 6 % d’entreprises « déprimées »  (2 % des salariés), dont l’activité s’est effondrée au premier confinement et qui n’ont pas connu de reprise à l’été. Un tiers d’entre elles ont déclaré un chiffre d’affaires nul d’avril à décembre 2020 ; ce sont surtout des petites ou très petites entreprises, avec une forte représentation dans les secteurs de la culture, de l’hébergement-restauration, du tourisme et du transport de voyageurs.

Le rapport présente également une typologie de l’ensemble des entreprises françaises par type et par secteur, avec un chapitre consacré à la définition et aux dynamiques des « start-ups »  en France.

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