Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux
Édition du vendredi 20 mars 2020
Coronavirus

Les premières chambres d'hôtel réquisitionnées pour les plus démunis

« Plusieurs centaines »  de chambres d’hôtel sont en train d’être réquisitionnées sur l’ensemble du territoire et 50 millions d’euros ont été débloqués afin de loger les sans-abris. C’est ce qu’annonce Julien Denormandie, ministre chargé de la Ville et du Logement, dans un communiqué paru ce matin. 

Un premier centre ouvert et 600 autres places déjà identifiés

Son ministère « travaille actuellement avec des associations, des collectivités et des entreprises pour identifier de solutions d’hébergement supplémentaires, dans des équipements publics, des hôtels ou des bâtiments devenus vacants du fait de la crise sanitaire ou pour appuyer la distribution de denrées alimentaires ».

Un premier centre a été réquisitionné à Paris et a ouvert des places, hier soir. À terme, il disposerait de 170 chambres. Le Groupe Accor aurait d’ores et déjà identifié « 600 places qui sont mobilisées, dont 200 en région parisienne ». Si le dispositif « a vocation à monter encore en puissance », Julien Denormandie dit « privilégier notamment l’ouverture de centres avec des chambres individuelles ». « L'objectif, c'est de mettre toutes les personnes sans domicile fixe à l'abri pendant cette période de confinement », a assuré le ministre dans un entretien à francetvinfo.fr. 

Ces places viennent s’ajouter aux 157 000 personnes, selon les chiffres du ministère, qui sont actuellement hébergées dans des centres, dans des places financées par l’Etat et gérées par les associations. « Les structures d’hébergement doivent rester ouvertes afin de pouvoir continuer à héberger les personnes en situation de détresse. Ces structures ne sont ainsi pas concernées par la décision de fermeture des lieux recevant du public non indispensables à la vie du pays », rappelle le ministère.

Au moins un site de desserrement par région

« Plus de 80 sites », représentant 2 875 places, ont, par ailleurs, été pré-identifiés sur le territoire pour accueillir les SDF qui seraient malades. Ces « sites de desserrement »  sont dédiés à l’accueil de personnes sans domicile fixe « qui auraient été atteints par le covid-19 mais qui n’auraient pas de symptômes imposant d’aller à l’hôpital ». 

Un premier centre doté de 50 places a déjà ouvert en Haute-Garonne et deux autres comportant 150 places doivent ouvrir à « partir d’aujourd’hui »  dans les XVIIIe et XIVe arrondissements de Paris. « Ce déploiement va s’accélérer dans le reste du territoire dans les prochains jours, à raison d’au moins un par région », selon le ministère.

Au total, l’État compte débloquer une enveloppe d’urgence de 50 millions d’euros pour l’hébergement. « Mais ça n’est peut-être qu’un début, a précisé Julien Denormandie. La solidarité ne doit pas être une victime du covid-19. Les moyens nécessaires seront donc mis en place pour pouvoir venir en aide aux plus démunis, aux plus précaires et notamment aux [personnes] sans domicile fixe ». 

Ces mesures viennent s’ajouter au report de la trêve hivernale qui a été repoussée au 31 mai. « Concrètement, cela signifie que les 14 000 places exceptionnelles ouvertes cet hiver resteront ouvertes deux mois de plus et qu’il n’y aura pas d’expulsions locatives jusqu’à cette date », rappelle le ministère.

A.W.

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