Édition du lundi 16 janvier 2006
Le Premier ministre propose un contrat nouvelle embauche (CNE) réservé aux jeunes
Le Premier ministre devait dévoiler en fin de matinée son plan pour l'emploi des moins de 25 ans. Le Premier ministre doit notamment se prononcer sur une éventuelle extension du contrat nouvelles embauches (CNE) à l'ensemble des entreprises recrutant des jeunes.
Malgré la décrue constatée depuis huit mois, la France détient toujours le record d'Europe du chômage des jeunes, avec 22,8% des 18-25 ans sans emploi, alors que le taux de chômage global s'élève à 9,6% de la population active.
Compte tenu des enchaînements de stages, de contrats à durée déterminée et de périodes d'inactivité, il faut «entre 8 et 11 ans» à un jeune pour décrocher un emploi stable, a rappelé Dominique de Villepin jeudi à Nogent-sur-Marne (Val-de-Marne).
Le plan annoncé ce lundi a pour ambition de réduire ce délai à «deux-trois ans» en permettant aux jeunes «d'entrer plus facilement dans la vie active», selon le Premier ministre.
Dominique de Villepin promet «une stratégie générale d'accompagnement de ces jeunes». Ce plan «prendra en compte non seulement la dimension professionnelle, mais ce qui va avec», a-t-il expliqué, citant l'accès au logement et toutes les «difficultés quotidiennes» touchant les jeunes.
L'hôte de Matignon a refusé de préciser les mesures de son plan, qui a fait l'objet de dernières réunions d'arbitrage ce week-end.
Dominique de Villepin devait notamment trancher sur l'éventuelle création d'un «CNE jeunes», qui consisterait à autoriser toutes les entreprises à embaucher des jeunes en CNE.
Mesure-phare du «plan d'urgence» annoncé par le Premier ministre à son arrivée à Matignon, le CNE, aujourd'hui réservé aux entreprises de moins de 20 salariés, permet à l'employeur de licencier sans motif le salarié pendant les deux premières années du contrat.
Selon le gouvernement, le CNE serait un succès : 280.000 contrats auraient été signés depuis août 2005, selon une estimation avancée par le ministre de l'Economie Thierry Breton. Les libéraux de la majorité militent donc pour que toutes les entreprises soient autorisées à embaucher des jeunes en CNE.
Mais la création de ce «CNE jeunes», si elle est annoncée lundi, est socialement explosive. Les syndicats, hostiles au CNE considéré comme un encouragement à la précarité, pourraient remobiliser leurs troupes.
Les précédentes tentatives de création d'un contrat spécifique pour les jeunes se sont toujours terminées en fiasco politique. En 1994, Edouard Balladur avait dû retirer sous la pression de la rue son contrat d'insertion professionnelle (CIP), rebaptisé «smic jeunes».
Conscient du risque de réactions hostiles des partenaires sociaux, Dominique de Villepin a promis d'être «très pragmatique» et «sans idéologie». Le Premier ministre pourrait préférer à ce «CNE jeunes» la création d'un nouveau «contrat chapeau» rémunéré, qui prendrait en charge des jeunes entre les périodes d'emploi et de formation. «Si un tuyau est percé, ce n'est pas un problème idéologique de savoir ce qu'il faut faire. Il faut le réparer ou le changer. Il faut que le tuyau puisse arroser le jardin», disait-il jeudi dernier.
Car l'ambition du Premier ministre est bien d'obtenir des résultats d'ici à l'élection présidentielle sur un sujet qui pèse lourdement sur le moral des Français. «Je vous promets que d'ici 16-17 mois, quand ce gouvernement rendra son tablier, nous aurons substantiellement modifié les choses», lançait-il la semaine dernière.
Reste à en convaincre les Français, qui restent sceptiques sur la réalité de la décrue du chômage depuis huit mois. Selon un sondage Ifop publié le 8 janvier, 46% des personnes interrogées attribuent la baisse du chômage aux radiations administratives des listes de l'ANPE, alors que seulement 8% l'expliquent par le dynamisme de l'économie.c=http://www.adv
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