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Édition du vendredi 9 juin 2023
Fonction publique

Fonction publique : les territoriaux, les femmes et les contractuels travaillent davantage à temps partiel

Dans la territoriale, près d'un agent sur quatre déclarait ne pas occuper un travail à temps complet en 2022.

Par A.W.

La part des agents à temps partiel reste plus élevée dans la fonction publique territoriale (FPT) que dans les deux autres versants de la fonction publique. C’est ce que révèle la Direction générale de l’administration de la fonction publique (DGAFP), dans une étude parue en fin de semaine portant sur les 18 % des agents qui travaillent à temps partiel, soit un taux légèrement supérieur à celui du secteur privé (16 %).

Un contractuel territorial sur trois

Dans la territoriale, près d’un agent sur quatre (23 %) déclarait ainsi ne pas occuper un travail à temps complet, en 2022, quand ils étaient 19 % dans la fonction publique hospitalière (FPH) et 14 % dans la fonction publique de l’État (FPE).

Un chiffre qui s’explique, dans la FPT, par un niveau de contractuels (CDI, CDD) à temps partiel particulièrement élevé (36 %) puisqu’ils sont plus de deux fois plus nombreux, en proportion, que les fonctionnaires (17 %). Tout comme chez les agents de l’État d’ailleurs (24 % de contractuels et 10 % de fonctionnaires).

Un phénomène que l'on ne retrouve toutefois pas dans la fonction publique hospitalière qui, si elle a la plus grande proportion de fonctionnaires à temps partiel (18 %), a le plus faible taux de contractuels dans cette situation (21 %). C’est donc dans la territoriale que l’écart entre fonctionnaires et contractuels travaillant à temps partiel (19 points) est le plus élevé.

Une femme sur quatre

Sans surprise, ce sont les femmes qui sont nettement plus nombreuses à temps partiel dans la fonction publique, qu’elles soient titulaires ou contractuelles. Près d’une sur quatre (23 %, contre 27 % dans le privé) ne travaille ainsi pas à temps complet, pour moins d’un homme sur dix (8 %, contre 6 % dans le privé). 

Mais là aussi, les contractuelles sont presque deux fois plus nombreuses (33 %) à se déclarer à temps partiel que les femmes fonctionnaires (19 %). Un phénomène que l’on retrouve également chez les hommes contractuels qui sont 17 % à se déclarer à temps partiel, contre 5 % pour les fonctionnaires.

Reste que « les métiers les plus féminisés sont aussi ceux avec le taux de temps partiel le plus élevé, particulièrement chez les contractuels de la fonction publique », constate l'auteure de l’étude qui détaille : « Parmi ces derniers, 36 % des employés et 29 % des professions intermédiaires travaillent à temps partiel. Les cadres et professions intellectuelles supérieures (15 %), ainsi que les ouvriers (18 %), sont peu concernés par le temps partiel. Pour les ouvriers, cela peut s’expliquer par la faible proportion de femmes dans ce corps de métier (17 %) ».

Pas le choix, avoir du temps libre, garder les enfants…

Si les raisons pour lesquelles les agents travaillent à temps partiel divergent, il n’en reste pas moins que plus d’un sur trois (34 %) le fait pour s’occuper de ses enfants ou d’un proche, 17 % pour avoir du temps libre, quand près d’un sur quatre (23 %) se retrouve dans cette situation faute d’avoir trouvé un emploi à temps complet et 9 % pour raison de santé ou de handicap.

Contrairement à la FPE et la FPH, les agents territoriaux évoquent comme raison principale le fait de ne pas avoir trouvé d’emploi à temps complet (35 %). Ensuite, ils le font pour s’occuper de leurs enfants ou d’un proche (26 %) et, plus rarement, pour avoir du temps libre (14 %).

Mais les raisons du recours au temps partiel dépendent également du type de contrat des agents. Si « s’occuper de ses enfants ou d’un proche »  est le principal motif évoqué par les fonctionnaires à temps partiel (43 %), les contractuels évoquent davantage le fait de « ne pas avoir trouvé d’emploi à temps complet »  (35 %). « Ces différentes raisons reflètent aussi des réalités diverses face à l’emploi, notamment en termes de sécurité et de revenus », explique l’auteure de l’étude.

De la même manière, les agents de moins de 30 ans, les employés et les ouvriers sont plus souvent à temps partiel faute d’avoir trouvé un emploi à temps complet.

À noter que plus les femmes ont d’enfants, plus elles sont à temps partiel, ce qui n’est pas le cas des hommes. Pour cette raison, les femmes sont plus souvent à temps partiel pour s’occuper d’un de leurs enfants ou de leurs proches (37 %, contre 16 % chez les hommes). Par ricochet, c’est aussi le cas de près de la moitié des agents à temps partiel dans la fonction publique hospitalière. 

Les territoriaux davantage en sous-emploi

S’agissant du sous-emploi – qui concerne quasi exclusivement les personnes à temps partiel souhaitant travailler davantage – , il frappe là aussi plus particulièrement les agents de la FPT, les femmes, les contractuels en CDD, ainsi que les employés et les ouvriers.

S’il concerne 4 % des agents publics, ceux de la fonction publique territoriale sont les plus touchés avec près de 7 % du total des agents de ce versant en sous-emploi. « Potentiellement à cause d’un taux plus élevé de contrats à temps non complet dans la FPT », souligne la DGAFP.

Là encore, les femmes sont davantage touchées (5 %). Et parmi l’ensemble des salariés de la fonction publique, le taux de sous-emploi est plus élevé dans les professions les plus féminisées. 

À noter que l’écart entre la part des agents fonctionnaires en sous-emploi et ceux en CDD est particulièrement marqué, aux dépens des seconds, dans la FPT (15 points d’écart) et dans la FPE (9 points d’écart).

On peut, par ailleurs, rappeler que plusieurs expérimentations sont en cours concernant la semaine de quatre jours, que ce soit du côté de l’Etat que dans certaines collectivités (métropole de Lyon notamment). L'organisation des 35 heures sur quatre journées permettrait ainsi de faire quasiment disparaître les demandes de temps partiel des femmes, tout en réintroduisant de l’égalité salariale.

Télécharger l'étude.

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