Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du vendredi 29 janvier 2021
Environnement

Le gouvernement lance une plateforme nationale pour recenser les producteurs locaux

Les initiatives ont fleuri ces dernières années, et plus encore depuis le premier confinement ; le ministère de l'Agriculture s'y met à son tour en lançant une plateforme nationale recensant tous les agriculteurs faisant de la vente directe. « Frais et local » se veut une plateforme fédératrice... sans les collectivités pour l'instant.

Le 12 janvier, le ministère de l’Agriculture a annoncé le lancement de la plateforme « Frais et local », un site internet consistant en une carte interactive où sont recensés plus de 8 000 agriculteurs, mais aussi divers points de vente, majoritairement des marchés fermiers et magasins de producteurs.
La carte est navigable directement ou bien en renseignant sa localité, et permet une recherche plus précise en filtrant par produit ou type de points de vente : vente à la ferme, point de retrait, magasin de producteurs, marché de producteurs, vente uniquement par Internet.

Les collectivités laissées de côté

Pour le nouveau ministre, Julien Denormandie, il s’agit de favoriser « un acte citoyen, pour soutenir les agriculteurs et les producteurs près de chez soi », en permettant plus facilement de « trouver ces endroits où acheter des produits frais et des produits locaux à côté de chez soi, qui sont ce qu’il y a de meilleur pour notre santé et, bien souvent, pour notre portefeuille ».
Fraisetlocal.fr a été réalisée en partenariat avec les Chambres d’agriculture, via leur réseau « Bienvenue à la ferme », le réseau de l’enseignement agricole et l’Association française d’agriculture urbaine professionnelle (Afaup) ; curieusement, les collectivités n’ont pas été contactées par le ministère en amont, alors qu’elles s’impliquent depuis plusieurs années dans le soutien à l’agriculture locale et aux circuits courts (lire Maire info des 13 décembre 2016 et 2 février 2018). Pendant le confinement, de nombreuses régions ont ainsi lancé leurs cartes interactives, souvent, d’ailleurs, en partenariat avec les chambres d’agriculture régionales, tandis que des départements comme le Gers ou le Loiret l’avaient déjà fait auparavant, ainsi que de très nombreuses communes et surtout intercommunalités – même si ces dernières avaient plutôt privilégié des fascicules téléchargeables, que des outils en ligne.
« C’est une erreur », estime Jean-Luc Hallé, vice-président à la transition alimentaire et agricole de la communauté d’agglomération Douaisis Agglo, et maire d’Hamel (Nord). « Les chambres d’agriculture sont régionalisées mais celles qui sont vraiment dans la proximité, ce sont les communes ou plutôt les intercommunalités, qui sont beaucoup, comme la nôtre, à être engagées dans un projet d’alimentation territorial (PAT) »  (lire Maire info des 24 avril 2017 et 3 octobre 2019).
De fait, la carte comporte beaucoup de manques, comme dans la petite couronne parisienne, ou les territoires d’Outre-mer, qui sont tout de même représentés a minima avec deux producteurs en Guadeloupe, un à la Réunion et une vingtaine en Nouvelle-Calédonie.
Toutefois, l’élu « ne peut que se réjouir »  de la création de la plateforme : « Nous travaillons sur le sujet depuis 15 ans, alors c’est très bien que cela devienne une évidence pour tout le monde qu’il faille acheter local et faire en sorte que les territoires retrouvent une certaine autonomie alimentaire ».

Portail de référence

En outre, « Frais et local, précise le ministère, a vocation à s’étoffer et s’enrichir, pour devenir un portail de référence au niveau national et « un point d’entrée unique pour le consommateur », ce que les collectivités ne peuvent pas faire par définition. Une adresse mail est disponible pour les réseaux qui souhaitent rejoindre la plateforme : relation-plateforme@agriculture.gouv.fr, et elle est donc ouverte aux élus et aux collectivités qui voudraient l’abonder de leurs carnets d’adresses.
« Dans un second temps », à une échéance encore imprécise, « une nouvelle version permettra aux producteurs, à des points de vente individuels et aux autres plateformes de vente directe de s'inscrire directement sur la plateforme », complète le communiqué. Selon le ministère, « il y a déjà des producteurs qui se signalent ; on enregistre leurs demandes »  en prévision de la seconde phase.

E.G.E

Consulter la plateforme « Frais et local ».

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