Maire-info
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Édition du lundi 29 novembre 2021
Crise sanitaire

Cinquième vague, nouvelles mesures, variant Omicron : ce qu'il faut retenir de l'actualité covid-19 aujourd'hui

L'épidémie continue de progresser à grande vitesse en France. À l'échelle internationale, c'est la détection d'un nouveau variant en Afrique du sud qui inquiète le monde, poussant plusieurs pays à se barricader à nouveau. Tour d'horizon. 

Par Franck Lemarc

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Dans sa conférence de presse de jeudi dernier, le ministre de la Santé, Olivier Véran, disait espérer que le pays pourrait « passer cette cinquième vague »  sans avoir recours à des mesures de confinement, de couvre-feu ou de limitation des déplacements. Si cet espoir reste toujours d’actualité, de plus en plus d’experts se montrent inquiets de la vitesse à laquelle progresse cette cinquième vague.

Taux d’incidence en forte hausse partout

Pour la première fois depuis un an, c’est-à-dire depuis la deuxième vague, pas un seul département métropolitain ne se situe aujourd’hui sous la barre d’un taux d’incidence de 100 cas pour 100 000 habitants. Cette donnée suffit à elle seule pour confirmer le caractère « fulgurant »  de cette cinquième vague, dont la gravité n’est pas encore comparable à ce que l’on a connu au printemps ou à l’automne 2020, mais dont la rapidité de diffusion a de quoi inquiéter. 

Le taux d’incidence national s’établit ce matin à 271 et le taux de reproduction (R0) ne cesse, pour l’instant, d’augmenter (il s’établit aujourd’hui à 1,6), ce qui veut dire que la tendance n’est pas près de s’inverser. Même si le nombre de cas graves reste, grâce au vaccin, très inférieur à ce qu’il était lors des précédentes vagues, les chiffres d’hospitalisation en soins intensifs et de décès augmentent fortement (+ 39 % en une semaine pour ces deux indicateurs). 

Sur la carte de France, c’est clairement la moitié sud du pays qui est la plus durement touchée, ainsi que la façade est et nord : trente départements au sud de la Loire approchent ou dépassent le taux d’incidence de 300, ainsi que tous les départements frontaliers de l’est et du nord, à l’exception de la Meuse. La région parisienne bascule peu à peu à son tour (le taux d’incidence est de 380 à Paris). Cinq départements dépassent déjà le taux d’incidence de 400 pour 100 000 habitants, les Hautes-Pyrénées, le Jura, l’Ardèche, les Bouches-du-Rhône et la Haute-Corse. C’est l’Ardèche qui, de très loin, est le département le plus touché avec un taux d’incidence de 541. 

Tests valables 24 heures

Plusieurs mesures nouvelles, décidées par décret la semaine dernière, sont entrées en vigueur ce week-end ou ce matin. Depuis samedi 27 novembre, rappelons que la dose de rappel du vaccin est ouverte à tous les adultes de 18 ans et plus – les pass sanitaires de ces personnes, en cas d’absence de dose de rappel, seront désactivés le 15 janvier 2022, et même le 15 décembre 2021 pour les plus de 65 ans. Ces annonces ont provoqué un engorgement considérable des sites de prise de rendez-vous en ligne : en fin de semaine dernière, il fallait jusqu’à une heure d’attente pour accéder au site Doctolib, et dans bien dans grandes villes, aucun rendez-vous n’était disponible avant… le mois de février 2022. 

Beaucoup de communes ont, dès ce week-end, rouvert ou renforcé leurs centres de vaccination. 

Par ailleurs, c’est ce matin qu’entre en vigueur le nouveau délai décidé par le gouvernement sur le pass sanitaire : désormais, les tests PCR ou antigéniques permettant de valider son pass sanitaire ne sont plus valables que pour une durée de 24 heures à compter du prélèvement. Le temps nécessaire pour recevoir les résultats d’un test PCR approchant parfois les 24 heures, cela signifie que ce résultat sera presque dépassé au moment même où il est reçu. 

Autre changement très important qui va commencer à se mettre en place dès aujourd’hui : la fin de la fermeture systématique d’une classe dans les écoles élémentaires dès le premier cas (lire article ci-dessous).

Omicron : l’inquiètude

L’apparition du variant désormais baptisé Omicron va-t-elle bouleverser la donne dans les semaines et les mois qui viennent ? La question est posée ce matin et n’a, pour l’instant, pas de réponse, en attendant que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) y voie plus clair sur les effets de ce nouveau variant. 

Seule certitude à ce jour : il existe, il se diffuse rapidement et il est extrêmement contagieux – apparemment plus encore que le variant Delta. Comme c’est toujours le cas, le temps que ce variant soit identifié par les chercheurs sud-africains, il avait déjà commencé à se diffuser dans le monde : des porteurs ont été identifiés, tout au long du week-end, dans de nombreux pays (en Europe, les Pays-Bas, l’Allemagne, la Belgique, le Danemark, le Royaume-Uni ont déjà repéré des cas). En France, le gouvernement a indiqué ce matin à l'AMF qu'il existait déjà huit cas confirmés et dix cas suspects. 

L’OMS a, dès vendredi, classé ce variant dans la catégorie « préoccupant », et dès l’annonce de la découverte de ce variant, de nombreux pays ont fermé leurs frontières aux vols venus d’Afrique australe, voire fermé leurs frontières tout court (c’est le cas d’Israël, du Japon et de l’Australie, par exemple). La France a annoncé vendredi qu’elle suspendait tous les vols en provenance de six pays (Afrique du Sud, Botswana, Eswatini [ex-Swaziland], Lesotho, Mozambique, Namibie et Zimbabwe), d’abord jusqu’à aujourd’hui puis, par un décret paru hier, jusqu’au 1er décembre. 

Samedi, le gouvernement a également annoncé une mesure importante, officialisée non par décret mais via une note DGS-Urgent : il s’agit de l’isolement obligatoire de toutes les personnes cas-contact d’un porteur du variant Omicron, même pour les personnes vaccinées. Cette évolution de la doctrine, si le nouveau variant devait se diffuser rapidement, pourrait avoir à terme un impact très important sur l’organisation des entreprises et des services. Et plus vite qu’on ne le pense : selon les données des chercheurs sud-africain, le variant Omicron aurait mis à peine une vingtaine de jours pour s’imposer sur les variant Delta dans ce pays, ce qui est exceptionnellement rapide (le variant Delta, lui avait mis par exemple plus de trois mois pour devenir majoritaire en France). 

L’OMS va maintenant se pencher en urgence sur les conséquences de l’apparition de ce variant, notamment pour savoir si, en plus d’être plus contagieux, il est également plus grave que les formes précédentes – ce qui n’est absolument pas dit à cette heure. Pendant ce temps, les ministres de la Santé du G7 vont se réunir, aujourd’hui, à Londres, « pour discuter de la situation »  et décider, éventuellement, de mesures communes. 

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