Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du jeudi 11 février 2010
Énergie

Le bâtiment est un secteur clé pour les économies d'énergie, estime l'ADEME

A l’occasion de la publication du CD-ROM de l’édition 2009 des «chiffres clés du bâtiment» (1), dans le cadre du Salon Interclima+élec, l’Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME) note que le secteur du bâtiment est à l’origine de 21% des émissions de CO2 et de 43% de la consommation d’énergie finale en France. Pour l’Agence, le chauffage représente près de deux tiers de ces consommations d'énergie et la majeure partie des émissions de CO2 du secteur. «Des gains importants d'énergie, relève-t-elle, ont été obtenus sur l'ensemble des logements dont la consommation moyenne unitaire a baissé de 37% depuis 1973. Ces gains concernent également les logements neufs, grâce aux réglementations thermiques successives qui, depuis 1975, ont permis de diviser par 2 à 2,5 leurs consommations par m2. Cependant, la consommation d'énergie totale des secteurs résidentiel et tertiaire a augmenté dans le même temps de 30% du fait de l'accroissement du parc, de l'élévation du niveau de confort (appareils électroménagers), de l'apparition de nouveaux besoins (climatisation), etc. On note toutefois depuis 2001 une décroissance des consommations énergétiques des logements, liée notamment à des efforts financiers accrus des ménages réalisant des travaux d'économies d'énergie, alors que simultanément le parc augmentait de 5%.» Pour l’ADEME, «la généralisation d'un nouveau confort moderne, un bâti fortement isolé, une ventilation performante, un niveau d'éclairage naturel élevé, des équipements peu consommateurs d’énergie et intégrant au mieux les énergies renouvelables, sont nécessaires pour atteindre le "Facteur 4" (2)». Enfin, la «construction durable présente de nombreux enjeux sociaux, liés d’une part à la réduction de la précarité énergétique et d’autre part au maintien et à la création d’emplois dans le secteur du bâtiment.» La France, selon l’Agence, consomme 69,7 mégatonnes équivalent pétrole (Mtep) dont 43,3% sont consommés par le bâtiment (au sein desquels 65% par les logements et 35 % par le tertiaire). Pour 2030, les perspectives s’établissent à 86 Mtep (soit +23%). Toujours selon l’ADEME, parmi les 31,3 millions de logements, 19,1 millions (soit 61% du parc) ont été construits avant la réglementation thermique de 1975. Avec un taux annuel de renouvellement du parc de 1%, il restera en 2050 entre 30 et 40% de logements antérieurs à 1975. «Il est donc indispensable d’améliorer la performance des bâtiments existants en même temps que celle des bâtiments neufs.» L'investissement des ménages dans les travaux de maîtrise de l’énergie a augmenté entre 2006 et 2008. En 2008, selon la dernière enquête réalisée par TNS SOFRES, la proportion de ménages réalisant des travaux est de 12,2% pour un montant moyen de 4.594 euros, (+8,5% par rapport à 2007). «A ce rythme, les ménages devraient investir environ 180 euros/m² d'ici 2050. Or, pour parvenir au "Facteur 4", c'est sur 200 à 400 euros/m² d’investissements pour chaque logement qu’il faudrait pouvoir compter d’ici 2050.» «L'objectif est donc d’augmenter le montant total des investissements réalisés par les ménages dans leurs travaux de maîtrise de l'énergie. Il s’agit d’inciter à la réalisation de travaux plus conséquents et de meilleure efficacité énergétique à l’aide des dispositifs publics comme le crédit d’impôt et l’éco-prêt à taux zéro», conclut l’ADEME. (1) Le CD-ROM "Les chiffres clés du bâtiment" est disponible sur commande (30 euros) à partir du site de l’ADEME www.ademe.fr/publications (référence 6691). (2) L'expression «Facteur 4» désigne un objectif ou engagement écologique qui consiste à diviser par 4 les émissions de gaz à effet de serre d'un territoire, à l'échelle de temps de 40 ans (2050).

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