Maire-info
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Édition du mercredi 16 novembre 2022
Énergie

Illuminations de Noël : des recommandations pour aider les communes à moins consommer

L'Association nationale pour la protection du ciel et de l'environnement nocturnes (Anpcen) vient de publier un dossier qui rappelle aux communes qu'en matière d'installations lumineuses pour les fêtes il faut aussi bien veiller à réduire la consommation électrique que la pollution lumineuse.

Par Lucile Bonnin

Selon des données publiées mardi par RTE, gestionnaire du réseau de transport d'électricité français, la consommation d'électricité a diminué de 5,4 % la semaine dernière en France (lire article ci-dessous). Mais le froid arrive, les nuits s’allongent et les festivités hivernales arrivent à grands pas... Certaines communes ont déjà installé leurs traditionnelles guirlandes dans les rues. 

Pourtant, malgré ce contexte, pour faire face à la crise énergétique et environnementale les efforts pour une consommation responsable doivent être poursuivis. Déjà, de nombreuses communes ont décidé de réduire leurs illuminations de Noël (lire Maire info du 27 octobre) et de faire attention à leur consommation énergétique et lumineuse. 

La question n’est pas « de renoncer à toutes décorations lumineuses ponctuelles en fin d'année »  mais plutôt « de revenir à des pratiques de bon sens, plus responsables et de ne plus confondre allègrement les enjeux de l'énergie et ceux des émissions de lumières ». C’est ce qu’explique notamment l’Association nationale pour la protection du ciel et de l'environnement nocturnes (Anpcen) dans un dossier de presse diffusé lundi. 

L’association formule quelques recommandations à destination des « responsables publics et privés »  en faveur d’une « plus grande sobriété lumineuse et énergétique associées »  à travers « une approche beaucoup plus globale »  des coûts et impacts de ces décorations lumineuses. 

Ne pas multiplier les LED

La réduction des consommations d’électricité ne doit pas se faire au détriment de la sobriété lumineuse. S’il est clair que les LED « ont permis de faire baisser drastiquement la consommation » , selon l’Agence pour la transition écologique (Ademe), ce n’est pas une raison pour en abuser. 

L’Anpcen rappelle qu' « il est impératif de ne plus afficher constamment un coût restreint de consommation (de plus en plus coûteux en réalité) comme un argument ou prétexte permettant soit de s'autoriser à multiplier les sources lumineuses, soit à ne pas réguler leur puissance ou leur durée d'éclairement, donc choisir une trajectoire inverse à l'objectif de réduire la quantité de lumière artificielle émise la nuit. » 

Une fois cette distinction intégrée, l’association conseille, dans un second temps, d’adopter une « approche globale des coûts et impacts des décorations lumineuses » . L’utilisation de LED n’a pas uniquement l’avantage d’être moins énergivore en termes de consommation électrique. La commune doit prendre en compte aussi l’achat ou la location de ces décorations, le coût d’installation, de fonctionnement, de maintenance... 

Ces dépenses représentent une part lourde en temps de crise énergétique où les communes ne bénéficient pour l'instant d’aucune aide pour payer leurs factures. D’ailleurs, dans certaines communes, la question de savoir s'il faut suspendre ou non un sapin lumineux sur la façade de la mairie ne se pose plus. Le maire de Bethune par exemple, dans le Pas-de-Calais, a décidé de réserver l'énergie « en priorité aux habitations compte tenu des risques de pénurie et de coupure ». 

L’association rappelle aussi que les éclairages artificiels doivent être utilisés avec parcimonie. La pollution lumineuse est néfaste pour la santé des citoyens, la faune, la flore et ces décorations concourent « à augmenter les halos lumineux visibles en France dans le ciel de toutes les communes et altèrent l'observation du ciel étoilé à l'œil nu, à côté de chez soi. » 

Opter pour des éclairages ponctuels et limités 

Quelques bonnes pratiques sont à connaître. D’abord, les décorations n’ont pas besoin d’être allumées dès le mois de novembre et jusqu’à la fin du mois de janvier. L’association propose de « limiter à une période de 3 semaines leur éclairement (par exemple, de mi-décembre au 6 janvier) » 

Certains bons réflexes sont encouragés comme l’extinction des décorations « à 22 heures, 23 heures ou à minuit, au plus tard »  ou encore la réduction de la puissance et de la luminosité des installations. Ces recommandations s’inscrivent dans la continuité des initiatives déjà prises par certaines communes d’éteindre l’éclairage public pendant une partie de la nuit (lire Maire info du 17 octobre). 

D’autres conseils, plus techniques, sont aussi détaillés dans le dossier. L’Anpcen recommande de porter une attention sur les émissions « de lumières intrusives dans les logements », de « bannir les couleurs froides » , de « choisir des éclairages dont la température de couleur n’excède pas 2200K pour privilégier les lumières dorées ou ambrées »  et de « privilégier des éclairages dont la lumière peut être dirigée vers le sol. » 

Trouver des alternatives 

Certaines municipalités ont abandonné l’idée de décorer leurs centres-villes avec de la lumière artificielle. Mais les décorations sont tout de même bel et bien présentes, sous d’autres formes : végétations et matériaux naturels, petits miroirs, papiers et rubans… Ces derniers peuvent même être « créés avec les habitants, avec des associations, des écoles, etc. » 

Dans le Maine-et-Loire, la commune de Saint-Florent-le-Vieil a renoncé aux décorations scintillantes au profit de décorations « en bois conçues par des bénévoles, réparties au centre et aux quatre entrées du village. »  Au total, 89 communes parmi les communes labellisées Villes et Villages étoilés par l'association déclarent ne pas utiliser de lumières. 

Ce label national Villes et Villages étoilés est soutenu par le ministère de la Transition écologique et vise à encourager et valoriser les communes qui engagent des actions pour une meilleure qualité de la nuit et de l’environnement nocturne. Le concours est ouvert à toutes les communes, quelle que soit leur taille et à des regroupements de communes tels des intercommunalités, des parcs. Plus d’informations à ce sujet sont disponibles sur le site. 

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