Maire-info
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Édition du mardi 22 juin 2021
Élections

Distribution de documents électoraux : les prestataires promettent de corriger le tir

Les deux prestataires pour l'acheminement de la propagande électorale, Adrexo et La Poste, critiqués de toute part et sommés d'être prêts pour le second tour des élections régionales et départementales, ont promis hier de renforcer leurs dispositifs.

Par Marine Laouchez (APF)

Convoquées place Beauvau, les deux entreprises ont subi les remontrances du ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, « à la suite des dysfonctionnements inacceptables liés à la qualité de l'acheminement de la propagande électorale du premier tour ».

« Obligation de résultats » 

Dans un communiqué, le ministre a ainsi rappelé « l'obligation de résultats »  pour les deux sociétés, qui avaient remporté l'appel d'offres concernant la distribution des professions de foi des candidats.
Il leur a « demandé expressément de garantir que de tels dysfonctionnements ne se reproduisent pas pour le second tour »  dimanche prochain, les enjoignant « de prendre toutes les mesures afin de rétablir un service normal ».
Adrexo, qui couvre la distribution dans 51 départements de 7 régions, a expliqué avoir « rencontré des perturbations en mai »  dans la « gestion opérationnelle »  de sa mission.
Le groupe a ainsi indiqué dans un communiqué avoir été « victime »  d'une « cyberattaque », un incident résolu.
En vue du second tour, l'entreprise a « stabilisé ses systèmes d'informations ». « Adrexo s'est organisée pour permettre à ses équipes de distribuer dans les meilleures conditions, malgré les fortes contraintes informatiques et opérationnelles », a assuré l'entreprise après sa convocation au ministère.
Elle précise également mettre en place « un suivi de campagne spécifique au niveau local »  via une « cellule d'accompagnement dédiée, à destination des préfectures, sous-préfectures et mairies, et des procédures de suivi des distributions localement renforcées ».
La Poste de son côté a « réaffirmé sa pleine mobilisation ». Entre les deux tours, les professions de foi devront être distribuées « en seulement 48 heures », note le groupe.
En conséquence, il « renforce son dispositif pour garantir la distribution de la propagande électorale auprès de tous les électeurs des zones géographiques qui lui sont confiées ». Et promet « un suivi précis de la mise sous pli et de la distribution des plis électoraux (…) deux fois par jour », un lien quotidien avec les préfectures « pour s'assurer du bon déroulement des opérations », ou encore un rapprochement avec les mairies concernées pour corriger des problèmes de mise à jour d'adresses.
Enfin, « les horaires de distribution de samedi 26 juin seront étendus afin de permettre la distribution des dernières enveloppes l'après-midi », assure La Poste.

« Logique de rentabilité » 

Les prestataires ont été vertement épinglés en fin de campagne. A la veille du premier tour samedi, les collectivités locales (AMF, Assemblée des départements de France et Régions de France) ont déploré une « défaillance inacceptable »  du service public national qui « ne peut qu'alimenter l'abstention ».
Plusieurs candidats et partis se sont plaints de problèmes dans l'acheminement des professions de foi chez les électeurs et ont tancé le nouveau prestataire Adrexo.
Lundi, deux syndicats ont de leur côté mis en cause « la logique de privatisation »  et de « rentabilité »  des activités postales.
Pour la CGT-FAPT (fédération nationale des activités postales et de télécommunication), avec « le choix de soumettre la distribution des plis électoraux à la loi du marché par un appel d'offres, ce gouvernement porte l'entière responsabilité d'une rupture d'égalité entre les citoyens ».
Selon SUD-PTT, « il y a bien trois responsables: l'Etat d'une part, qui a confié à Adrexo une partie de la distribution du matériel électoral pour tenter de sauver le groupe Hopps, dont l'entreprise fait partie, et qui est au bord de la faillite. La Poste et Adrexo d'autre part, qui organisent l'activité au rabais pour qu'elle soit au maximum rentable ».
Mercredi, Gérald Darmanin sera auditionné par la commission des Lois du Sénat sur ce dossier.
« Le ministère de l'Intérieur était informé depuis plusieurs jours des problèmes d'acheminement des documents de propagande électorale, il est urgent de remédier à ce dysfonctionnement pour le second tour », a déclaré le président de la commission François-Noël Buffet (LR).

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