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Édition du mercredi 22 décembre 2021
Sécurité

Vols et violences dans les transports : une accalmie pour l'année 2020

116 430 personnes ont été victimes de vols et de violences dans les transports en commun en 2020. Ce sont les chiffres que les services de police et de gendarmerie ont enregistrés et qui ont été rendus publics hier par le Service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI).

Par Lucile Bonnin

La crise sanitaire et les confinements ont logiquement fait reculer les faits de violence dans les transports collectifs. C’est ce que montre l’étude publiée le 21 décembre par le Service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI). 

Forte baisse des vols et violences 

La fréquentation des transports en commun a fortement diminué en 2020, notamment pendant les périodes de confinement, avec 2,6 milliards de voyages contre 4,7 milliards en 2019, soit une baisse de 43 %. La fréquentation dans le réseau métropolitain a été divisée par deux.

Le nombre de victimes enregistrées a, dans ce contexte, fortement baissé sur l’ensemble des transports en commun en 2020. 

Premier constat : les vols – avec ou sans violence – sont les faits enregistrés les plus fréquents fréquemment dans les transports en commun. Près de 104 500 victimes de vols dans les transports en commun ont ainsi été entendues par les services de police et de gendarmerie.

« En raison de la crise sanitaire liée à l’épidémie de covid-19, marquée notamment par deux périodes de confinement, le nombre de victimes de vols sans violence dans les transports en commun a très fortement diminué par rapport à 2019 (- 30 %), alors que la tendance était à la hausse les années précédentes (+ 10 % par an entre 2017 et 2019) », peut-on lire dans le compte rendu de l’analyse. Seul le nombre de victimes d’outrages et de violences contre dépositaires de l’autorité publique est resté stable (+ 1 %).

Mais il est à noter que les vols violents enregistrés ont diminué beaucoup moins rapidement dans les transports en commun (- 4 % de victimes) que dans tous lieux confondus (- 18 %). 

Des chiffres plus élevés en Île-de-France

L’Île-de-France, avec un réseau de transports en commun particulièrement développé, concentre les deux tiers des atteintes dénombrées. Un vol sans violence sur trois y est commis dans les transports en commun. 

Il faut noter néanmoins que la baisse des victimes enregistrées dans la région est moins marquée que celle de la fréquentation des transports en commun. En 2020, on y dénombre ainsi 29 victimes de vols et de violences par million de trajets contre 22 en 2019.

Qui sont les victimes ? 

Un tiers des victimes enregistrées ont entre 18 et 29 ans, « alors qu’ils ne représentent que 14 % de la population » , précise l’analyse. Les victimes sont aussi plus fréquemment des femmes (56 %). Les femmes sont particulièrement victimes de violences sexuelles (94 %) et plus d’un tiers sont mineures. 

Les victimes sont majoritairement de nationalité française (78 %) notamment en raison du fait que le tourisme a été fortement ralenti par la crise. Les « victimes étrangères ont été moins nombreuses en provenance de l’Europe, de l’Asie ou de l’Amérique, mais pas en provenance de l’Afrique. »  Les travailleurs immigrés vivant en France sont largement victimes, eux aussi, de violences, puisque malgré la quasi-absence de touristes en 2020, la part des victimes étrangères reste élevée parmi les victimes de vols avec ou sans violence, (respectivement 30 % et 27 % en Ile-de-France contre respectivement 16 % et 15 % sur le reste du territoire).

Concernant les mis en cause, 88 % sont des hommes et 40 % d’entre eux sont identifiés comme mineurs. « Plus de la moitié sont enregistrés comme étrangers (58 %) » , constate aussi le SSMSI. La surreprésentation des mineurs et des étrangers parmi les mis en cause est liée à « l’existence de filières de criminalité organisée exploitant notamment des mineurs isolés ».

Mesures d’urgence

En raison de la recrudescence de ces actes, et surtout après l’agression mortelle du chauffeur de bus du 5 juillet 2020 à Bayonne, le ministre de l’Intérieur et le ministre délégué chargé des Transports ont réuni en août dernier – et ce pour la première fois depuis 5 ans – le Comité national  de sécurité des transports en commun où des mesures ont été proposées : doublement des patrouilles dans les transports, généralisation de la vidéo protection, mise en place d’une ligne directe entre les opérateurs de transports et les autorités, expérimentation de points d’accueil policiers dans les gares, extension du pouvoir des agents de sécurité privée et généralisation du port des caméras piéton par les agents des transports au contact des publics. 

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