Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du mardi 18 novembre 2003
Ville

Jean-Pierre Raffarin et Jean-Louis Borloo installent l'Agence nationale de rénovation urbaine (ANRU)

Le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin et le ministre délégué à la Ville Jean-Louis Borloo ont affirmé lundi à Paris leur volonté de rénover au plus vite les "ghettos" urbains, au cours d'une réunion de mise en place de l'Agence nationale de rénovation urbaine (ANRU). Instaurée par la loi d'orientation et de programmation pour la ville du 1er août, l'ANRU sera le guichet unique pour les financements des projets de rénovation des quartiers sensibles, présentés par les élus locaux et les préfets, pour les cinq ans à venir. Le programme de rénovation urbaine implique la démolition, la construction ou la réhabilitation de 600 000 logements sociaux en cinq ans, pour un coût estimé à 30 milliards d'euros. La participation de l'Etat est de 2,5 milliards pour la période 2004-2008. Parmi les 600 000 logements concernés, qualifiés d'"indignes", 200 000 devront être rénovés de fond en comble. Persuadé qu'il n'y a "pas de fatalité à la dégradation des quartiers", Jean-Louis Borloo souhaite "traiter ces lignes de fractures de la société, sources visibles de la ségrégation et de l'exclusion". Car, explique-t-il, "les quartiers en difficulté constituent les stigmates d'une République qui n'assure plus suffisamment ses missions de cohésion sociale, de solidarité et d'égalités de chances". Jean-Pierre Raffarin a également exprimé son souci de "s'attaquer aux racines du mal": "La menace est grande dans notre pays de voir le communautarisme s'installer" et il faut travailler à ce que "les valeurs républicaines soient accessibles à tous", notamment dans les "ghettos" urbains, a-t-il déclaré. Selon lui, la dimension de cette politique de la ville n'est "pas seulement matérielle, mais aussi très humaine". "Il faut casser les ghettos physiques mais aussi casser tous les ghettos qui sont dans nos têtes", a-t-il déclaré. Le ministre des Affaires sociales François Fillon, préfets, élus locaux et financeurs nationaux de l'Agence ont également pris place lundi après-midi dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne, pour entendre M. Borloo évoquer un outil "révolutionnaire", qui, selon lui, va "bouleverser" les mentalités et les pratiques. Le ministre a souligné que le premier problème de l'ANRU, qui sera opérationnelle en janvier et élira domicile dans une quinzaine de jours dans le XVème arrondissement de Paris, sera de faire en sorte que "les financements arrivent à l'heure au bon endroit". "Pour l'instant, a-t-il ajouté, on a pas de problème de financements". Dix projets, représentant un volume global d'investissement de 1,14 milliard d'euros, ont déjà été validés, la participation de l'ANRU étant chiffrée à 380 millions d'euros. Ces projets, instruits et finalisés au niveau local, doivent être soumis à un comité d'engagement réunissant tous les partenaires financiers du programme (Etat, partenaires sociaux, l'Union Sociale pour l'Habitat représentant le monde HLM, et la Caisse des Dépôts et Consignations). Un sondage "CSA/ministère de la Ville et rénovation urbaine" laisse apparaître que 65% des Français et 67% des habitants des 163 quartiers prioritaires estiment qu'à l'avenir, les différences entre quartiers vont augmenter. Toutefois, l'amélioration de la situation des quartiers en difficulté doit être "prioritaire" pour 57% ou "importante" pour 38% d'entre eux.c=http://www.upgradead.com

Suivez Maire info sur Twitter : @Maireinfo2