Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du jeudi 8 novembre 2018
Immigration

Une étude de l'Insee sur les causes de l'immigration

Dans sa dernière étude publiée hier, l’Insee s’intéresse à l’insertion des immigrés de leur arrivée en France à leur premier emploi. Et dessine leur profil. Les auteurs de l’étude retiennent que la moitié des immigrés d’âges actifs (15-64 ans) est arrivée en France avant 1998. « Près de la moitié (45%) déclarent avoir émigré pour des raisons familiales ».
Si la France comptait 6,1 millions d’immigrés, c’est-à-dire des personnes nées à l’étranger de nationalité étrangère, soit 9,3 % de la population en 2015, le ratio était légèrement plus important parmi la population active. Selon l’enquête Emploi datée de 2014, citée par l’Insee, « une (personne active) sur dix est immigrée ». Les immigrés d’âge actif d’Europe du Sud (Espagne, Italie, Portugal) « sont les plus anciennement installés : 75 % sont arrivés avant 1998, alors que ceux originaires du Maghreb (Algérie, Maroc, Tunisie) sont aussi nombreux à être arrivés après qu’avant cette date. Les immigrés originaires des autres pays d’Afrique sont venus plus récemment : 60 % sont arrivés après 1998 », ont constaté les auteurs de l’étude.

Une immigration principalement « pour raisons familiales » 
Interrogés en 2014 sur « les raisons de leur installation en France », les immigrés de 15 à 64 ans « ont déclaré, pour 45% d’entre eux, être venus en France pour des raisons familiales ». Un quart est arrivé en France « pour trouver un emploi » , 16% « pour faire des études »  et 8% « pour se protéger ou protéger sa famille ».
Les enquêteurs de l’Insee remarquent par ailleurs que « de plus en plus de femmes immigrent : elles représentent 58 % des immigrés d’âges actifs arrivés depuis 2007, contre 51 % parmi ceux venus en France avant 1981 ».
Le niveau de diplôme des immigrés a augmenté depuis une trentaine d’années : « 33 % de ceux qui sont arrivés après 1998 ont un diplôme de l’enseignement supérieur, contre 21 % de ceux qui étaient arrivés avant cette date. » 
Lors de leur premier emploi en France, 85 % des immigrés arrivés à l’âge de 15 ans ou plus occupaient un poste d’employé (58 %) ou d’ouvrier (27 %). Seuls 7 % étaient cadres et 5 % exerçaient une profession intermédiaire. « La nécessité de travailler rapidement peut conduire les immigrés à accepter des emplois dans lesquels ils ont le sentiment d’être surqualifiés. Ainsi, 36 % des immigrés avaient le sentiment d’être surqualifiés lors de leur premier emploi en France par rapport à leur niveau d’études, leur expérience et leurs compétences. Ce sentiment persiste dans le temps puisque 33 % se considèrent encore surqualifiés dans leur emploi actuel. Ce n’est le cas que de 17 % des personnes non immigrées. »  Les immigrés originaires du Maghreb et des autres pays d’Afrique ont un risque de se sentir surqualifiés significativement plus élevé, que ce soit au premier emploi ou dans l’emploi actuel.
Ludovic Galtier
Télécharger l'étude de l'Insee.

Suivez Maire info sur Twitter : @Maireinfo2