Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux
Édition du lundi 22 février 2016
Transports

TET : le gouvernement précise ses intentions

Le secrétaire d’État chargé des Transports, Alain Vidalies, s’est livré vendredi à un « point d’étape »  sur la question des trains d’équilibre du territoire (TET) – plus connus sous le nom d’Intercités. Au programme, des investissements sur le matériel roulant et la fin rapide des trains de nuit. Mais le « démembrement »  un moment annoncé n’est, pour l’instant, pas l’ordre à du jour.
Pour le gouvernement, l’équation est simple : le déficit d’exploitation des TET est de 400 millions d’euros par an, et il est « insoutenable ». Il faut donc relancer la fréquentation, afin d’améliorer les recettes. Et pour ce faire, le meilleur moyen est encore d’offrir plus de confort, de rapidité et de services aux usagers de ces lignes. En effet, les TET apparaissent clairement comme le parent pauvre du transport ferroviaire français, coincés entre les TGV, qui ont eu droit à la part du lion des investissements de l’État, et les TER, entièrement renouvelés aux frais des régions depuis une quinzaine d’année.
Les lignes Intercités, elles – c’est-à-dire tout ce qui n’est ni TGV ni TER – n’ont eu droit depuis des années qu’à quelques coups de peinture, puisqu’on y circule encore dans les vieille rames Corail dont l’aménagement intérieur a été refait.
Voilà qui devrait en partie changer dans les années à venir, puisqu’Alain Vidalies a promis des investissements : en particulier sur trois lignes jugées prioritaires, Paris-Limoges-Toulouse, Paris-Clermont-Ferrand et Bordeaux-Toulouse-Marseille. Pour ces lignes, ce sont quelque 1,5 milliard d’euros qui devraient être débloqués. Un appel d’offres va être lancé cette année pour le renouvellement complet du matériel et l’acquisition de rames pouvant circuler à 200 km/h. On verra si cette annonce répond, notamment, aux attentes de certains industriels, dont Michelin qui avait clairement annoncé il y a quelques années que, faute de TGV Paris-Clermont-Ferrand, il envisageait de déménager son siège social de la capitale auvergnate.
Autre point de crispation : les lignes Paris-Normandie. Les axes Paris-Rouen-Le Havre et Paris-Caen-Cherbourg sont notoirement sous-équipées, accumulent les retards, les pannes, et concentrent la colère des usagers. Alors qu’il semblait qu’on se dirigeait vers une solution radicale, avec la suppression envisagée des deux tiers des liaisons (lire Maire info du 21 mai 2015), une autre solution est aujourd’hui sur le point d’aboutir, sous la houlette du nouveau président de la région Normandie, Hervé Morin : la région reprendrait à l’État son rôle d’autorité organisatrice sur ces deux lignes, en échange d’un financement par l’État de matériel roulant neuf (pour un montant de 600 à 700 millions d’euros, précisait vendredi dernier Hervé Morin).
Le secrétaire d’État a également confirmé que « 34 rames neuves »  (510 millions d’euros) étaient commandées à Alstom pour renouveler le matériel sur les lignes non électrifiées (notamment Paris-Troyes-Belfort et Paris-Amiens-Boulogne. Rien de nouveau en l’occurrence : l’annonce de cette commande avait été rendue officielle le 25 septembre… 2013.
Les nouvelles ne sont pas bonnes enfin pour les usagers des trains de nuit. Comme plusieurs autres annonces le laissaient entendre depuis des mois, le gouvernement jette l’éponge en la matière. Avec une parfaite maîtrise de l’antiphrase, Alain Vidalies a annoncé « un nouveau modèle pour l’offre TET de nuit ». Il s’agit en effet d’un « nouveau modèle » : supprimer l’offre. En dehors des deux lignes Paris-Briançon et Paris-Rodez-La Tour de Carol, l’État « a décidé de ne plus financer l’exploitation de ces lignes ». Elles seront arrêtées le 1er juillet prochain.
F.L.

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