Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux
Édition du lundi 21 novembre 2016
Transports

Inauguration du premier téléphérique urbain à Brest

Le premier téléphérique urbain du pays a été inauguré à Brest ce samedi en présence de la ministre de l’Écologie Ségolène Royal. Reliant les deux rives du fleuve Penfeld, ce mode de transport se caractérise par des coûts de mise en œuvre bas et une faible demande en termes d’emprise au sol.
Les conditions météorologiques détestables de ce week-end n’ont pas empêché l’inauguration de se dérouler, malgré quelques incidents techniques et l’obligation de cesser l’exploitation en fin de journée, samedi, à cause des vents de 110 km/h/ Le premier week-end a néanmoins été un grand succès avec presque 19 000 passagers transportés en deux jours.
Cette mise en service marque le grand retour en France d’un mode cantonné depuis des décennies aux transports des seuls skieurs – alors qu’il est très développé dans plusieurs pays du monde en tant que transport urbain, de l’Espagne aux États-Unis en passant par le Brésil ou le Chili. Alors que plusieurs projets sont actuellement en cours d’étude en France, Ségolène Royal a annoncé samedi qu’elle s’apprêtait à lancer un appel à projet sur ce sujet – sans préciser encore si et à quel niveau cet appel à projet donnerait lieu à des subventions de l’État.
Mais il est certain que ce mode va connaître un certain développement dans les années à venir, particulièrement dans les agglomérations dont la voirie est déjà saturée et qui sont confrontées à des problèmes de franchissement – fleuves, nœuds ferroviaires, autoroutes, etc. Le téléphérique a de ce point de vue un certain nombre d’avantages : il évite d’avoir à construire les plus coûteux des ouvrages d’art que sont les ponts ou les tunnels ; et son emprise au sol est extrêmement limitée, en dehors des gares, des stations et des pylônes. Le coût du téléphérique est assez largement inférieur à celui d’autres modes : celui de Brest a coûté 19 millions d’euros – à comparer, selon les élus de l’agglomération, à la construction d’un pont qui aurait nécessité une enveloppe de « 30 à 60 millions d’euros ». Selon les études menées par le Gart (Groupement des autorités responsables du transport), la construction d’une ligne de téléphérique (hors matériel donc) coûterait 5 à 10 millions d’euros, soit cinq à dix fois moins que le métro et deux à trois fois moins que le tramway. Avec deux avantages supplémentaires : la réversibilité du système (il est assez facile et peu coûteux de démonter des câbles et des pylônes) et la rapidité du chantier (le téléphérique de Brest a été construit en un peu plus d’un an).
L’un des derniers obstacles majeurs au développement du téléphérique urbain en France a été levé l’an dernier avec la loi de transition énergétique et l’ordonnance du 20 novembre 2015 qui a suivi, créant une nouvelle servitude d’utilité publique pour « le transport urbain par câble ». Elle permet de lever un vide juridique en établissant une SUP (servitude d’utilité publique) « de libre survol, de passage et d’implantation de dispositifs de faible ampleur indispensables à la sécurité du système de transport par câbles, sur des propriétés privées ou faisant partie du domaine privé d'une collectivité publique, bâties ou non bâties, fermées ou non fermées de murs ou clôtures équivalentes ». L’ordonnance précise que les cabines ne pourront survoler les habitations à moins de 10 m de hauteur.
Parmi les projets les plus avancés à ce jour, ceux des agglomérations de Grenoble, d’Orléans et du Val-de-Marne, avec dans ce cas une ligne prévue de presque 5 km, à comparer aux moins de 500 m du nouveau téléphérique de Brest.
F.L.


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