Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du jeudi 6 octobre 2005
Transports

Chaque suppression de Corail pourrait être compensée par la création d'un train régional dont la SNCF prendra en charge les coûts de fonctionnement

La SNCF est revenu mercredi sur son projet de réduire les dessertes de trois lignes de trains Corail, qui avait suscité un tollé cet été, notamment dans les régions de gauche, qui ont maintenu leurs critiques contre l'absence d'engagement de l'Etat. Le ministre des transports Dominique Perben a réuni à Paris le président de la SNCF, Louis Gallois, et les responsables de l'Association des régions de France (ARF). La SNCF a proposé de maintenir un certain nombre de trains Corail: - les trains interrégionaux (TIR) - et d'en remplacer d'autres par des trains express régionaux (TER) dont elle assumerait la charge, normalement du ressort des régions. A chaque suppression de Corail, la SNCF «fera la proposition de créer un train régional dont elle prendra en charge les coûts de fonctionnement», a résumé M. Perben. «On a ouvert un dialogue, il y a eu des avancées, la bataille du Corail de l'été a payé», a déclaré le président de l'ARF Alain Rousset (PS). Les propositions ont emporté l'adhésion des régions, qui n'auront pas la charge des TER remplaçant les Corail. Mais les régions, presque toutes dirigées par le PS, ont critiqué l'attitude de l'Etat, absent «un peu comme Ponce-Pilate qui se lave les mains de ses propres responsabilités», selon M. Rousset. «M. Perben a reconnu qu'il s'agissait de lignes nationales», mais «quels sont les moyens que met l'Etat ?», a-t-il demandé. «C'est l'Etat et la SNCF qui assument la situation des trains à vocation nationale», avait auparavant déclaré M. Perben. «L'Etat n'investit pas dans les TIR, c'est entièrement à la charge de l'entreprise», a souligné M. Gallois. «Sur le fond, la situation n'a pas bougé: alors que les régions supportent le déficit des TER, M. Perben a confirmé que le gouvernement n'entend pas combler celui des Corail», a déclaré le président de la région Midi-Pyrénées Martin Malvy, responsable des transports au sein de l'ARF. Début août, la SNCF avait fait part de son intention de réduire la desserte sur trois lignes Corail «ultra déficitaires» dans l'Ouest, à partir de la mi-décembre. «Sur les dessertes qui avaient été en cause, j'ai indiqué que la SNCF était tout à fait disposée à assurer une péréquation dès lors que cette péréquation restait à un niveau raisonnable», a déclaré M. Gallois. «Toutes les économies que nous réalisons sur les TIR par des meilleurs aménagements seront réinvesties sur les TIR, et j'ai fait des propositions qui visent à assurer un service, soit par des TIR, soit par des TER dont la SNCF assurerait le financement», a-t-il ajouté. Le président de la région Centre, Michel Sapin (PS), a stigmatisé l'attitude du gouvernement «qui reste immobile sur le dossier, alors que la SNCF a largement reculé». «Le gouvernement laisse la SNCF se débrouiller avec les régions, mais il y a des limites à la débrouillardise de la SNCF», a-t-il dit, ajoutant que «le vrai sujet» est «le financement de la modernisation de l'appareil ferroviaire». «Il faut que l'Etat revienne dans le jeu sur le service SNCF et aussi sur l'état des voies, qui est dramatique», a renchéri Alain Rousset, estimant que «le coût de modernisation des Corail est de l'ordre de 2 milliards d'euros».c=h

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