Édition du vendredi 13 novembre 2015
Un guide pour aider les maires à lutter contre les phénomènes de radicalisation
Le Comité interministériel de prévention de la délinquance vient de publier, en collaboration avec Le Courrier des maires, un guide à destination des maires sur les outils de prévention de la radicalisation.
Dans l’éditorial de ce guide, le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, explique que les maires ont un rôle particulier à jouer dans le combat contre la radicalisation de jeunes individus embrigadés : « Au plus près de nos concitoyens, les collectivités territoriales, et notamment les communes, peuvent détecter des cas concrets de basculement et ainsi jouer un rôle décisif. Elles doivent être pleinement associées à la réponse publique auprès des familles et des jeunes. » Il s’agit donc de « sensibiliser les élus locaux et leurs équipes » et de les familiariser avec les outils que le gouvernement a mis en place : cellules de suivi pilotées par les préfets dans chaque département, plateforme téléphonique nationale, etc.
Le guide donne notamment un certain nombre de données chiffrées sur l’ampleur du phénomène : il y a aujourd’hui 1818 Français « impliqués dans les filières djihadistes » dont 475 sont directement présents dans les zones de combat. Ce chiffre a augmenté de 42 % depuis le début 2015. On trouvera dans le guide les points de vue intéressants de nombreux spécialistes des dérives sectaires, sociologues, chercheurs, psychologues, spécialistes d’internet. Y est développée l’idée que la prévention de la radicalisation doit se faire le plus en amont possible, à travers un travail de « détection », dans lequel les communes peuvent jouer leur rôle. C’est ce qu’explique notamment le préfet Pierre N’Gahane, secrétaire général du comité interministériel de prévention de la délinquance : « Il est évident que les personnes détectées appartiennent à des bassins de vie sur lesquels les collectivités territoriales, les maires, ont une responsabilité directe, explique-t-il. Les conseils départementaux sont majoritairement impliqués dans les cellules de suivi mises en place par les préfets. Les communes le sont moins et cela demeure un point à améliorer. Les élus que j’ai eu l’opportunité de rencontrer ont manifesté le souhait d’être parties prenantes, ce que le dispositif autorise. »
Le guide fournit également un certain nombre de fiches pratiques : comment repérer des cas de radicalisation ? Quels sont les « indicateurs » de la radicalisation ? Comment intervenir auprès des familles, quel soutien leur apporter ?
Au-delà du rôle que peuvent jouer les maires face aux cas de radicalisation, le guide interroge aussi la question plus générale de la laïcité et de la manière dont les élus comme les agents des communes peuvent être porteurs des valeurs de la République auprès des citoyens. Car il n’est pas question, comme l’explique dans le guide une élue de Grenoble, que les maires se substituent à la police ou aux services de renseignement. Ils peuvent, en revanche, se servir « des outils de réflexion et d’action » existants pour former au mieux les agents à « gérer le fait religieux sans discriminer ».
Au congrès de l’AMF, la semaine prochaine, un débat sur la laïcité aura lieu le mardi 17, à 10 h. Il sera l’occasion de présenter le « vade-mecum » issu des réflexions du groupe de travail laïcité de l’association. Un point-info sur les « phénomènes de radicalisation : pistes de lecture pour les maires » se tiendra le mercredi 18, à 11h15.
Signalons enfin que ces questions ont été au cœur d’une journée de réflexion organisée par le ministère de l’Intérieur, hier, à laquelle étaient invitées toutes les parties prenantes, les élus étant représentés par l’AMF. Bernard Cazeneuve, le ministre de l’Intérieur, y a insisté sur la nécessaire « coordination des acteurs de terrain » et « le rôle déterminant joué par les collectivités territoriales et les acteurs associatifs».
Télécharger le guide Prévention de la radicalisation.
Dans l’éditorial de ce guide, le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, explique que les maires ont un rôle particulier à jouer dans le combat contre la radicalisation de jeunes individus embrigadés : « Au plus près de nos concitoyens, les collectivités territoriales, et notamment les communes, peuvent détecter des cas concrets de basculement et ainsi jouer un rôle décisif. Elles doivent être pleinement associées à la réponse publique auprès des familles et des jeunes. » Il s’agit donc de « sensibiliser les élus locaux et leurs équipes » et de les familiariser avec les outils que le gouvernement a mis en place : cellules de suivi pilotées par les préfets dans chaque département, plateforme téléphonique nationale, etc.
Le guide donne notamment un certain nombre de données chiffrées sur l’ampleur du phénomène : il y a aujourd’hui 1818 Français « impliqués dans les filières djihadistes » dont 475 sont directement présents dans les zones de combat. Ce chiffre a augmenté de 42 % depuis le début 2015. On trouvera dans le guide les points de vue intéressants de nombreux spécialistes des dérives sectaires, sociologues, chercheurs, psychologues, spécialistes d’internet. Y est développée l’idée que la prévention de la radicalisation doit se faire le plus en amont possible, à travers un travail de « détection », dans lequel les communes peuvent jouer leur rôle. C’est ce qu’explique notamment le préfet Pierre N’Gahane, secrétaire général du comité interministériel de prévention de la délinquance : « Il est évident que les personnes détectées appartiennent à des bassins de vie sur lesquels les collectivités territoriales, les maires, ont une responsabilité directe, explique-t-il. Les conseils départementaux sont majoritairement impliqués dans les cellules de suivi mises en place par les préfets. Les communes le sont moins et cela demeure un point à améliorer. Les élus que j’ai eu l’opportunité de rencontrer ont manifesté le souhait d’être parties prenantes, ce que le dispositif autorise. »
Le guide fournit également un certain nombre de fiches pratiques : comment repérer des cas de radicalisation ? Quels sont les « indicateurs » de la radicalisation ? Comment intervenir auprès des familles, quel soutien leur apporter ?
Au-delà du rôle que peuvent jouer les maires face aux cas de radicalisation, le guide interroge aussi la question plus générale de la laïcité et de la manière dont les élus comme les agents des communes peuvent être porteurs des valeurs de la République auprès des citoyens. Car il n’est pas question, comme l’explique dans le guide une élue de Grenoble, que les maires se substituent à la police ou aux services de renseignement. Ils peuvent, en revanche, se servir « des outils de réflexion et d’action » existants pour former au mieux les agents à « gérer le fait religieux sans discriminer ».
Au congrès de l’AMF, la semaine prochaine, un débat sur la laïcité aura lieu le mardi 17, à 10 h. Il sera l’occasion de présenter le « vade-mecum » issu des réflexions du groupe de travail laïcité de l’association. Un point-info sur les « phénomènes de radicalisation : pistes de lecture pour les maires » se tiendra le mercredi 18, à 11h15.
Signalons enfin que ces questions ont été au cœur d’une journée de réflexion organisée par le ministère de l’Intérieur, hier, à laquelle étaient invitées toutes les parties prenantes, les élus étant représentés par l’AMF. Bernard Cazeneuve, le ministre de l’Intérieur, y a insisté sur la nécessaire « coordination des acteurs de terrain » et « le rôle déterminant joué par les collectivités territoriales et les acteurs associatifs».
F.L.
Télécharger le guide Prévention de la radicalisation.
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