Maire-info
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Édition du lundi 19 septembre 2022
Sports

Sobriété énergétique dans le sport : ce qui peut être mis en place selon les élus de l'Andes

L'Association nationale des élus en charge du sport (Andes) a publié sa contribution au projet de plan gouvernemental sur la sobriété énergétique. Dans un rapport intitulé « Agir face au choix énergétique », 20 propositions sont formulées en faveur « d'une adaptation nécessaire » pour répondre aux « enjeux de transition énergétique et écologique ».

Par Lucile Bonnin

À quelques jours de la publication de la feuille de route du groupe de travail dédié au sport du plan de sobriété énergétique, les élus au sport veulent faire entendre leurs idées. C’est pourquoi l'Association nationale des élus en charge du sport (Andes) a publié, lundi dernier, sa contribution au plan de sobriété énergétique avec 20 propositions détaillées dans un rapport de 11 pages. 

Les élus ont beaucoup à dire sur ce sujet qu’ils maîtrisent bien puisque, comme le rappellent Patrick Appéré, président de l’Andes et Anne-Marie Heugas, rapporteure de la Commission Sport durable, « les collectivités locales possèdent aujourd’hui 85 % du patrimoine sportif français. » 

Les propositions formulées par l’association peuvent être classées en deux catégories distinctes : les mesures conjoncturelles et structurelles. Les propositions conjoncturelles de court terme sont « à mettre en œuvre avant les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 »  alors que les autres sont plutôt pensées comme « des solutions de moyen et plus long terme (supérieur à 2 ans). » 

Pour une loi de programmation du sport 2023-2027

La première proposition reprend le leitmotiv de l’association : permettre aux collectivités territoriales d’avoir plus de moyens pour pouvoir faire du sport une priorité nationale. Ainsi, pour pouvoir répondre au mieux à la crise climatique et au « défi de la sobriété et de la performance du patrimoine bâti sportif » , il faut plus de capacités techniques avec un nouveau plan qui viendrait compléter le plan « 5 000 équipements sportifs de proximité »  via un « Plan Marshall des équipements structurants locaux »  (lire Maire info du 2 mars).

L’association encourage surtout la création d’une loi de programmation financière devant assurer le financement pluriannuel de ce plan à hauteur minimale de 1,35 milliard d’euros en 5 ans. Le but serait avant tout de rénover les équipements sportifs vieillissants. Pour les piscines, qui posent de nombreux problèmes de gestion actuellement (lire Maire info du 13 septembre), les élus proposent de conforter « les crédits actuels du plan Aisance Aquatique de l’ANS, de 12 à 20 millions d’euros, et en affectant 50 % de l’enveloppe aux travaux de performance énergétique. » 

Les systèmes d’éclairage des équipements sportifs posent aussi problème dans les territoires de par leur vétusté. Selon les élus, ils représentent « un poste de consommation évitable »  s’ils pouvaient être remplacés. Ainsi, un fonds d’investissement pluriannuel doté de 300 millions d’euros est suggéré par les élus. 

Éclairage et déplacements 

D’autres mesures peuvent être mises en place à court terme grâce à un dialogue entre les collectivités et leurs partenaires. Par exemple, pour l’éclairage des stades (dans le cadre du sport professionnel) en journée et/ou en soirée, les élus proposent une « renégociation de clauses contractuelles »  pour éviter des dépenses « superflues »  et « disproportionnées » . Même combat pour la luminothérapie et le chauffage des pelouses : « Un équilibre est à trouver afin de ne pas provoquer le renouvellement de la pelouse trop rapidement. »  

Enfin, l’Andes indique dans son rapport qu’il peut être bénéfique de « réfléchir à des économies liées aux transports »  dans le cadre de compétitions. Pour cela, les élus pourraient se concerter avec les fédérations afin de « s’orienter vers une logique de territoires géographiquement proches »  et de « permettre la promotion des mobilités propres ou bas carbone. » 

D’ailleurs, en matière de mobilités, l’association plaide aussi pour « expérimenter la coopération intercommunale pour faciliter l’accès aux équipements sportifs de proximité. Plus concrètement, nous proposons d’ouvrir la possibilité pour une collectivité de conventionner avec l’une de ses collectivités voisines afin d’autoriser l’accès à ses équipements sportifs aux scolaires voisins ne relevant pas de son territoire. » 

Référentiel énergétique pour les exploitants et formations pour les élus 

Les propositions structurelles de l’Andes montrent bien que tous les acteurs doivent être mobilisés pour pouvoir répondre au défi énergétique. D’abord, les exploitants devraient avoir une vision claire des investissements qui sont prioritaires pour les équipements. Pour cela, l’Andes propose la création d’un référentiel énergétique qui « doit offrir aux exploitants de structures sportives énergivores (piscines, patinoires, gymnases) une grille de lecture de leurs faiblesses énergétiques et leurs marges d’amélioration en fonction du bilan énergétique réalisé. » 

Les associations utilisatrices des équipements doivent aussi participer à l’effort. C’est pourquoi l’Andes explique qu’un « objectif chiffré de sobriété énergétique »  devrait « figurer dans le conventionnement avec les associations utilisatrices. » 

Cette exigence est directement liée à une autre proposition qui insiste sur la nécessité de sensibiliser et former les dirigeants et bénévoles des associations et les élus. L'Andes est favorable à la mise en place d’une formation à la gestion des équipements et notamment « aux sujets prégnants »  comme la mise en place et le fonctionnement du système d’éclairage LED, le thermostat adapté, l’intensité lumineuse, etc. 

Télécharger la contribution. 

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