Maire-info
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Édition du lundi 8 septembre 2025
Sports

Sport santé : une nouvelle stratégie pour les 5 ans à venir

Déploiement d'un mois dédié à l'activité physique et sportive, facilitation de l'accès aux équipements sportifs, renforcement de l'action des Maisons sport santé (MSS)… Le gouvernement a présenté sa nouvelle Stratégie nationale sport santé pour la période 2025-2030.

Par Lucile Bonnin

Une nouvelle feuille de route a été présentée la semaine dernière par la ministre des Sports, la ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles et le ministre chargé de la Santé et de l’Accès aux soins pour prendre la relève de la stratégie nationale Sport santé 2019-2024 (lire Maire info du 2 avril 2019).

Pour les cinq années à venir – et dans la perspective des Jeux olympiques et paralympiques d’hiver 2030 qui auront lieu dans les Alpes françaises – collectivités, associations et professionnels sont appelés à mettre en place des actions pour lutter efficacement contre la sédentarité alors que 30 % des Français ne pratiquent jamais ou presque la moindre activité sportive.

Au total, cette nouvelle stratégie propose de mettre en place douze mesures pour lever les freins à la pratique sportive.

Financement des équipements et pérennité des Maison sport santé 

Les Maisons sport santé (MSS), pierre angulaire de la stratégie nationale, vont être « renforcées ». Depuis leur émergence, les Maisons sport santé (MSS) « souffrent d’une hétérogénéité de leurs budgets et d’une mauvaise répartition sur le territoire et sont mal connues par les Français », comme le montre l’Observatoire sur le Sport-Santé (lire Maire info 5 juillet 2024). Alors que plus de 550 Maisons sport santé existent aujourd’hui, l’objectif est de « consolider leur modèle économique », « leur pilotage ainsi que leur maillage territorial pour poursuivre leur développement et répondre aux grands enjeux de santé publique. »  Concrètement, le gouvernement entend « construire un modèle économique pérenne pour les MSS »  en passant par une pluri-annualisation des financements avec un financement socle et majoration pour les MSS de niveau 2. La stratégie prévoit aussi d'inscrire systématiquement le sport-santé dans les plans régionaux de santé, les contrats locaux de santé et conseils locaux de santé mentale en lien avec les collectivités.

La stratégie prévoit aussi de faciliter l’accès aux équipements sportifs pour la pratique du sport santé et le gouvernement n’exclut pas pour y arriver de conditionner « certains financements publics à une ouverture plus large aux activités sport-santé et à un meilleur taux d’occupation, en particulier pour les équipements municipaux ou scolaires ». L’AMF rappelle que le développement du sport-santé nécessite d’ouvrir des créneaux horaires au sein d’un parc d’équipements sportifs aujourd’hui saturé. Les collectivités attendent un soutien de l’Etat pour la construction et la rénovation d’équipements.

Enfin, pour faire davantage encore la promotion du sport, un mois de l’activité physique sera célébré chaque année à partir de 2026, « avec des activités gratuites partout en France ». Signalons au passage que ce dimanche aura lieu la Fête nationale du Sport où près de 4 000 évènements auront lieu dans tout le pays. Une carte a été mise en ligne pour les identifier.

Le gouvernement a également annoncé vouloir rendre plus « lisible »  l’offre sport santé notamment en désignant des coordonnateurs territoriaux sport-santé placés auprès des services de l’État (du sport ou de la santé) et chargés d’accompagner et de structurer le maillage des réseaux, acteurs et dispositifs sport-santé à l’échelle départementale. 

École et fonction publique territoriale

La Stratégie nationale prévoit de déployer des actions pour favoriser l’activité physique tout au long du parcours éducatif. Les 30 minutes d’activité physique quotidienne à l’école seront généralisées et la formation des enseignants sur le sujet devrait être renforcée tout comme les partenariats avec le mouvement sportif local. Une attention particulière sera portée pour « réduire les inégalités territoriales »  dans sa mise en œuvre.

Il est aussi prévu d’ « intégrer durablement l’activité physique dans les politiques de gestion des ressources humaines et de prévention dans la fonction publique d’État et territoriale, puis, une fois que la protection sociale complémentaire aura été déployée, pour la fonction publique hospitalière » . Les employeurs publics seront ainsi encouragés à « s’engager dans des démarches exemplaires, à travers un appel à projets inter-fonctions publiques, l’intégration de critères "sport-santé" dans la protection sociale complémentaire, et la diffusion d’outils adaptés à leurs contraintes. » 

Les personnes âgées feront l’objet de mesures spécifiques. L’activité physique et sportive sera une priorité du mandat de la Conférence nationale de l’autonomie, afin d’orienter les financements des commissions des financeurs de la prévention de la perte d’autonomie (CFPPA) vers des programmes d’activité physique adaptée (APA) préventifs.

Des mesures pour les territoires les plus fragiles 

Dans le document de présentation de la stratégie, il est indiqué qu’un intérêt sera porté aux travaux portant notamment sur « la transférabilité de programmes probants (notamment pour atteindre les populations vulnérables, mieux traiter les inégalités d’accès à l’activité physique et sportive…) ». 

En effet, la pratique d’un sport est largement liée au territoire où l’on réside. L’observatoire sur le sport santé publié l’année dernière met en lumière « des écarts de près de 20 points entre les régions les plus sportives et celles qui le sont le moins et donc, entre le sud et le nord de la France. »  Une différence s’observe aussi entre territoires ruraux et urbains. Par exemple, seulement 35 % des enfants vivant en milieu rural pratiquent un sport plusieurs fois par semaine contre 51 % des jeunes Franciliens.

Ces inégalités font régulièrement l’objet d’appels à projets pour permettre à tous d’accéder au sport. Il y a quelques jours, le gouvernement a même annoncé qu’une aide exceptionnelle allait être apportée aux clubs sportifs situés dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV), mobilisant au total 2,5 millions d’euros. « Les modalités précises de mise en œuvre de ce dispositif feront l’objet de précisions avec les fédérations sportives dans les prochains jours pour une entrée en vigueur d’ici la fin du mois » , peut-on lire dans le communiqué de presse du ministère des Sports. 

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