Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du lundi 11 décembre 2000
Europe

Sommet de Nice : l'Espagne va garder jusqu'en 2013 le veto sur les aides régionales, dont elle est le premier bénéficiaire

Les résultats du Sommet européen de Nice sont mitigés, Paris assurant qu'il s'agit d'un succès quand d'autres participants repartent plutôt déçus. Sur deux au moins des quatre thèmes retenus pour la modification des traités, le résultat est très nettement en-deçà des ambitions affichées par la présidence française de l'Union européenne et par certains de ses partenaires. Il s'agit de la taille de la Commission européenne et de l'abandon du droit de veto national dans certains domaines de décision. Sur la Commission européenne, le plafonnement du nombre de commissaires, présenté comme indispensable par les grands pays, n'est pas au rendez-vous. Les "petits" pays, soucieux de garder une présence dans chaque institution, ont conservé leur commissaire pour quelques années encore. Il faudra attendre que l'Union compte 27 membres pour que les Européens reparlent du plafonnement, à une date non précisée. Sur l'extension des votes à la majorité qualifiée, la récolte est encore plus maigre. Le Premier ministre britannique Tony Blair s'est montré intraitable, sourd à toutes les propositions sur la fiscalité et la sécurité sociale. Pour sa part, l'Espagne va garder jusqu'en 2013 le veto sur les aides régionales, dont elle est le premier bénéficiaire. La France, quant à elle, s'est ménagée la possibilité d'avoir le dernier mot lors des négociations commerciales dans le domaine de l'audiovisuel, au nom de sa sacro-sainte exception culturelle. Quant à Gerhard Schroeder, le chancelier allemand, il aura obtenu tout ou presque : représentation massive des Allemands au Parlement européen, maintien de l'unanimité sur une bonne partie de la politique d'asile et d'immigration, nouveau chantier institutionnel en 2004. Quant au Premier ministre belge, Guy Verhofstadt, il a particulièrement mal vécu de s'être vu imposer par la France de peser moins de voix que les Pays-Bas alors que, dans une situation démographique similaire, Paris a sauvé sa parité avec l'Allemagne.

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