Maire-info
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Édition du mercredi 22 septembre 2021
Social

Les épiceries solidaires pour lutter contre la précarité alimentaire

Alors que la demande d'aide alimentaire ne faiblit pas, les communes peuvent se tourner vers la création d'épiceries solidaires. Un appel à candidatures soutient leur développement.

Par Emmanuelle Stroesser

La demande d'aide alimentaire avait augmenté pendant la crise sanitaire. Des personnes qui « se débrouillaient »  sans avoir recours aux aides pour diverses raisons (méconnaissance, pudeur, etc. ) n'ont eu d'autre choix pendant la crise que d'y recourir. « Nous savons que c'est durable, notamment pour certains publics, jusque là absents des files d'attente », mesure aujourd'hui Gaël Perdriau, président de la commission affaires sociales de l'AMF.

C'est notamment le cas des jeunes, et particulièrement des étudiants. « Pas mal de jobs étudiants n'ont pas repris donc les besoins perdurent », soupèse l'élu. Cela justifie par exemple dans sa ville de Saint-Étienne (Loire), le coup de pouce de la municipalité à l'ouverture  d'une deuxième épicerie solidaire pour étudiants AGORAé. 

La réponse complémentaire des épiceries solidaires

Ce sujet de la précarité alimentaire était une nouvelle fois au coeur des échanges entre les élus locaux, lors de la commission sociale de rentrée de l'AMF. Avant l'été, les maires avaient rencontré les Restos du coeur et s'étaient intéressés à leurs projets de jardins partagés. Cette fois, ils ont échangé avec le réseau des épiceries solidaires (ANDES).

Près de 450 épiceries existent actuellement, réparties relativement partout sur le territoire national. En 2020, elles ont accueilli et accompagné 200 000 « clients bénéficiaires »  - représentant 25 millions repas. Elles ressemblent à un « magasin de quartier », avec des produits « frais et de qualité »  précise l'ANDES, à la nuance près qu'elles sont réservées à des personnes en « vulnérabilité économique et sociale »  qui viennent y faire leurs courses à un prix inférieur à la valeur marchande (entre 10 à 30 %). L'accès est limité dans le temps, pour que l'épicerie reste un coup de pouce, qui permet à une personne pendant ce temps d'économiser, pour rembourser des dettes ou financer un projet (réparation de voiture, etc.).

Lauréat du plan de relance pour le développement d’une alimentation locale et solidaire depuis cet été, le réseau a les moyens (techniques et financiers) pour accompagner la création de 300 nouvelles épiceries solidaires, dont 40 itinérantes, plus adaptées à des territoires ruraux. 

Dans les communes, d'autres formes de réponses se développent en plus des distributions classiques de colis ou de produits alimentaires. Saint-Étienne est également partie prenante d'un marché solidaire, en partenariat avec le Secours Populaire. Ce marché se tient une fois par mois, et peut être à l'avenir de façon hebdomadaire. Des personnes répertoriées par des associations peuvent y venir faire leur marché, de produits de saison, comme au marché, mais moins cher. L'association et la collectivité compensent la différence auprès des producteurs. « Un cuisinier est également présent pour distribuer des recettes et expliquer comment cuisiner les légumes que les gens n'ont pas l'habitude de cuisiner, ce qui permet également de diversifier l'alimentation », apprécie Gaël Perdriau. 

L'AMF rappelle à cette occasion que le pass sanitaire n'est pas demandé pour ces distributions alimentaires. 
À noter que la précarité alimentaire sera l'un des sujets abordés lors du forum sur les solidarités qui se tiendra mercredi 17 novembre au Congrès des maires de France. 

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