Maire-info
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Édition du lundi 19 avril 2021
Services publics

Le gouvernement annonce la labellisation de 181 nouvelles maisons France services

Cette nouvelle vague de labellisation porte à plus de 1 300 le nombre de ces structures visant à améliorer l'accès aux services publics dans tous les territoires. Une campagne de communication nationale a également été lancée.

Par A.W.

La ministre de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales, Jacqueline Gourault, a officialisé la labellisation de 181 nouveaux lieux regroupant les services de l’État et tous les opérateurs, lors de l’inauguration la semaine dernière de la maison France services de Sartrouville. « C'est le retour d'une offre de service public plus proche et accessible, à visage humain », a twitté jeudi la ministre.

L'objectif d'une antenne par canton en 2022 sera « tenu » 

Déployés dans 78 départements, ils permettent de porter le total des antennes France services labellisées à 1304 (dont 40 en outre-mer), l’objectif étant de les étendre sur l’ensemble du territoire afin que chaque canton en possède une d’ici 2022. Et ceci « à moins de 30 minutes »  en voiture de chaque foyer. « Nous tiendrons cet objectif », a confirmé Emmanuel Macron dans le dossier de presse, celui-ci ne précisant toutefois pas la répartition actuelle de ces antennes à l’échelle cantonale.
Annoncées par le chef de l’État à l’issue du grand débat national pour répondre à la demande de services publics dans les territoires, ces maisons France services succèdent, pour beaucoup, aux 1 340 Maisons de services au public (MSAP), qui étaient réparties dans 846 cantons en 2019 (certains cantons en possédant plusieurs). 
« Nous espérons 2 000 structures de ce type d’ici la fin de l’année », expliquait fin mars Jacqueline Gourault, l’objectif national étant d’atteindre les 2 500 en 2022. Celles-ci devront se déployer « en priorité dans les petites centralités des zones rurales, dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville et dans les territoires d’outre-mer », a indiqué la ministre, lors de l’annonce du déploiement de 50 nouveaux bus France servicesqui sillonneront aussi bien des QPV que des zones rurales » ). 

Des retards dans certains territoires, selon Terra Nova

Reste que les acteurs locaux se seraient « inégalement saisis »  de ce programme France Services, selon une étude publié mardi dernier par le think tank Terra Nova (au sein de son baromètre des résultats de l’action publique). 
« L’analyse par département met en évidence le retard de certains territoires alors même que leur population pourrait être considérée comme prioritaire, notamment parce qu’elles sont les plus pauvres et les plus éloignées du numérique », constate l’auteure de l’étude qui souligne que les territoires où le déploiement de ce programme serait particulièrement justifié sont ceux où l’on trouve « une faible densité, une forte emprise de la ruralité, une structure d’âge plutôt élevée, une importante population non diplômée, un niveau de vie plus bas que la moyenne ».
Or, selon elle, « il est difficile de voir se dessiner une dynamique cohérente de développement des structures de France Services, même dans les territoires les plus prioritaires. La faible densité semble être le seul critère réellement aligné avec les efforts de réalisation ». 
Certains départements se sont toutefois bien saisis du programme et ont réalisé une large partie de leur objectif (entre 45 et 73 % pour la Nièvre, le Gers, la Haute-Corse, le Lot et la Lozère). « Malgré un besoin criant dans leur territoire », Seine-Saint-Denis, Indre, Ardèche et Pyrénées-Orientales ne semblent, eux, pas s’en être saisis suffisamment. Ce qui fait dire au groupe de réflexion que « l’État n’est pas le seul et unique responsable d’un supposé abandon des territoires ». 
Sur les structures qui étaient labellisées fin 2020, la grande majorité (64,43%) avait été portée par des collectivités territoriales (18,22 % par des associations, 15,30 % par La Poste, 2,21 % par la Mutualité sociale agricole et 1,28 % par l’État dans des préfectures).

Campagne de communication jusqu’en octobre

Cependant, « le succès de cette politique dépend de la fréquentation des structures et de leur utilité effective pour ces populations »  (en 2020, le programme revendique 1,5 million d’accompagnements par des agents, soit plus de 1750 accompagnements par structure), explique l’étude qui estime « essentiel qu’un effort supplémentaire soit fait pour faire connaître ces structures et leur intérêt pour le grand public ».
Ainsi, « pour mieux faire connaître France services », une campagne de communication nationale a également été lancée par le ministère la semaine passée, « axée sur la proximité, elle met en scène des agents qui accompagnent les usagers dans leurs démarches du quotidien ». Diffusée d’avril à mai puis de septembre à octobre, « elle sera visible à la télévision sur les grandes chaînes nationales, la TNT, en digital mais aussi dans la presse quotidienne et hebdomadaire régionale », explique le ministère de la Cohésion des territoires.
Pour rappel, ces structures permettent d’accompagner les Français dans toutes les démarches administratives du quotidien afin de déclarer leurs revenus, établir une carte d'identité ou un permis de conduire, chercher un emploi, préparer la retraite ou encore faire une demande d'aide…
Pour résoudre les démarches les plus complexes, les agents peuvent aussi s’appuyer sur leurs correspondants au sein du réseau de neuf partenaires (ministères de l’Intérieur et de la Justice, Direction générale des finances publiques, Pôle emploi, l’Assurance retraite, Caisse nationale d’assurance maladie, Caisse nationale des allocations familiales, Mutualité sociale agricole et La Poste).

 Accéder à la carte des 1 304 maisons France services.
Télécharger le dossier de presse.
Télécharger le baromètre des résultats de l’action publique de Terra Nova.

 

 

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