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Édition du lundi 23 mai 2022
Sécurité

Contre les rixes entre jeunes, des associations avancent 10 propositions envoyées à Emmanuel Macron

Sécurisation des établissements scolaires, mise en place de stage de sensibilisation et «surtout des moyens». Une vingtaine d'associations ont envoyé lundi une liste de dix propositions au président Emmanuel Macron pour lutter contre les rixes.

Par Avec AFP

« Les morts s’additionnent et les annonces politiques paraissent être la preuve que la prévention est aujourd’hui profondément défaillante » , a écrit Hind Ayadi, fondatrice de l’association Espoir et Création, dans une tribune publiée dans Mediapart et signée par une centaine de militants associatifs qui œuvrent dans les quartiers populaires et des parents qui ont perdu leurs enfants dans des rixes.

Après la mort de deux jeunes dans sa ville de Garges-lès-Gonesse (Val-d’Oise) en mars et avril, la militante associative a lancé un appel à Emmanuel Macron.

Hind Ayadi a réuni une vingtaine d’associations venues de toute la France, il y a deux semaines, pour se pencher sur des actions concrètes pour enrayer la spirale d’affrontements parfois très violents entre jeunes. 

Dix propositions

Dix propositions ont été retenues à l’issue des débats avec notamment la mise place d’une cellule psychologique pour les familles et proches des victimes et auteurs, la création d’une délégation quartiers populaires en préfecture et au sein du Conseil économique, social et environnemental (Cese). 

Dans la lettre adressée à Emmanuel Macron, les associations réclament « la sécurisation des entrées et sorties des écoles à risque » .

Les militants appellent aussi à privilégier « les acteurs de grande proximité dans l’attribution des emplois aidés »  et dans les subventions aux associations.

Parmi les actions phares, Hind Ayadi propose « des stages pour les jeunes impliqués dans des affaires de violences » . « Lorsque des jeunes se retrouvent dans des rixes ou accès de violence et qu’ils finissent en garde à vue, on souhaiterait leur permettre de faire un stage comme pour les violences conjugales » , explique la militante associative qui agit depuis une dizaine d’années dans le Val-d’Oise.

Ce stage « permettrait aux jeunes de rencontrer des familles de victimes. On les mettrait en contact avec des thérapeutes pour apprendre à gérer leur colère » , détaille la jeune femme pour qui « il faudra évidemment des moyens financiers et humains »  pour sa réalisation. 

Samedi après-midi, encore, une violente rixe a éclaté en plein centre-ville de Perpignan entre une quarantaine de jeunes « de 15 à 16 ans » , selon la presse locale. Le 14 mai, une rixe impliquant plus de 50 jeunes – armés de couteaux, de béquilles et de bâtons – a éclaté à Bagneux, dans les Hauts-de-Seine. Jeudi 19 mai, à Nice, deux jeunes de 17 ans ont été blessés à coups de couteaux dans une rixe, dont un est dans un état grave. 

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