Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du lundi 24 juillet 2017
Risques

Sécheresse et incendies : situation de plus en plus préoccupante dans une large partie du pays

Les sept massifs forestiers du Var ont été, hier soir, totalement interdits d’accès par la préfecture. C’est la première fois qu’une mesure aussi draconienne est prise. En cause : la sécheresse et trois jours de vent fort prévus. 80 % du pays est en situation de sécheresse.
Depuis le début du mois de juillet, plusieurs incendies importants se sont déclarés dans le sud du pays, avec une recrudescence depuis le 14 juillet : plus de 1500 hectares de forêt sont déjà partis en fumée, en particulier au Boulou (Pyrénées-Orientales), à Saint-Cannat et Castagnier (Bouches-du-Rhône) et en Corse. Sans être aussi dramatiques que les feux de forêt qui ont frappé le Portugal fin juin, et ont fait plusieurs dizaines de morts, les incendies en Provence et en Corse ont fait de gros dégâts et menacé des habitations. Ils sont dus pour partie à la négligence – selon le ministère de l’Intérieur, la plupart de ces incendies sont partis de mégots de cigarettes – et, sur le fond, à la sécheresse qui touche le pays tout entier. Depuis ce week-end, annoncent les services de l’État, ce sont 81 départements qui sont en situation de sécheresse. Dans 70 d’entre eux, les préfectures ont pris des arrêtés de limitation de l’usage de l’eau ; et 26 départements sont en situation « critique ». La majorité de ces derniers, à part les Ardennes, la Marne et la Côte-d’Or, sont situés dans l’Ouest du pays, allant de la Seine-Maritime à l’Aude. Dans ces départements en alerte rouge, les prélèvements d’eau dits « non prioritaires »  sont interdits, y compris à des fins agricoles. Les prélèvements prioritaires, seuls autorisés, sont ceux qui concernent la santé, la sécurité civile et l’eau potable.
À ce jour, seuls 13 départements ne sont pas touchés par la sécheresse.
Les départements de Provence ne sont pas les plus touchés par la sécheresse – les Bouches-du-Rhône sont même un des rares départements à ne pas être en alerte – mais cela signifie simplement qu’ils n’ont pas un déficit alarmant au niveau des niveaux phréatiques. Mais la végétation y est néanmoins extrêmement sèche, d’où un risque d’incendie élevé. Le mistral, qui doit souffler à 90 km/h jusqu’à jeudi prochain, aggrave la situation. D’où la décision des préfectures de placer le Var en risque incendie « exceptionnel »  et les massifs forestiers de plusieurs autres départements (Bouches-du-Rhône, Alpes-de-Haute-Provence et Haute-Corse) en risque « très sévère ».
Rappelons que le risque incendie est classé en quatre catégories : jaune (risque modéré), orange (sévère), rouge (très sévère) et noir (exceptionnel). C’est la première fois qu’un département est presque entièrement classé en risque « noir ». Concrètement, cela signifie que l’accès aux massifs forestiers du Var est totalement interdit. Les massifs placés en risque noir sont ceux de l’Esterel, des Maures, de la Corniche des Maures, des Monts toulonnais, des Iles d’Hyères et de Sainte-Beaume. Les deux massifs du nord du département (Haut-Var et plateau de Canjuers) sont, eux, en risque rouge.
Dans les zones « noires », il est naturellement interdit de faire du feu et de fumer, mais également d’utiliser tout outil susceptible de produire des étincelles (broyeuses, débroussailleuses, tronçonneuses…).
Vu le risque extrême d’incendies dans cette zone, quelque 70 pompiers d’autres départements, notamment du Haut-Rhin, ont été dépêchés ce week-end en renfort dans le Var.
F.L.

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