Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du mercredi 3 février 2016
Santé publique

Virus zika : la ministre de la Santé reçoit aujourd'hui les élus locaux

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a déclaré hier une situation « d’urgence de santé publique de portée mondiale »  sur le virus zika. Ce virus, propagé par les moustiques, commence à toucher les Antilles et la Guyane. Interpellée hier à l’Assemblée nationale, la ministre de la Santé, Marisol Touraine, a annoncé qu’elle recevrait aujourd’hui les élus locaux des Outre-mer pour évoquer cette situation. Son ministère recommande officiellement aux femmes enceintes « de ne pas se rendre dans les territoires touchés par l’épidémie ».
Le virus zika, propagé comme la dengue et le chikungunya par le moustique Aedes aegypti, est bénin dans 80 % des cas, selon les autorités médicales. Mais dans certains cas, il peut dégénérer en syndrome de Guillain-Barré (provoquant des paralysies) ; et surtout, lorsqu’il touche des femmes enceintes, il peut provoquer de graves malformations du cerveau chez les bébés. Au Brésil, où 1,5 million de cas ont déjà été recensés, le nombre de cas de microcéphalie chez les bébés a explosé, et l’OMS suspecte « très fortement »  un lien direct – même si elle ne l’affirme pas à 100 %.
Il n’existe ni traitement ni vaccin. La seule méthode de lutte contre le zika est la prévention, c’est-à-dire les tentatives d’éradication des moustiques, ou bien par fumigation, ou bien en essayant au maximum de supprimer les flaques d’eau stagnante, où les moustiques prolifèrent.
Selon les tout derniers chiffres des agences régionales de santé (ARS), 2287 cas probables, dont 8 femmes enceintes, ont été constatés en Martinique, et 245 cas probables, 59 confirmés, dont 7 femmes enceintes, en Guyane. En Guadeloupe, dix cas sont confirmés, dans sept communes, a annoncé la préfecture. Ce matin, le gouvernement a publié au Journal officiel un arrêté de mobilisation de la réserve sanitaire – cinq réservistes sont envoyés en renfort dans les ARS outre-mer, dans le cadre d’une mission de l’Eprus (Établissement de préparation et de réponse aux urgences sanitaires).
Alors que dans toutes les zones touchées se multiplient les recommandations à l’attention des femmes enceintes ou prévoyant de l’être (le Brésil recommande aujourd’hui de « reporter les projets de grossesse »  dans certaines régions, et conseille aux femmes enceintes de ne pas venir aux Jeux olympiques qui se dérouleront dans le pays l’été prochain), le directeur de l’ARS de Guadeloupe a annoncé des mesures spécifiques dans les Antilles françaises : « Nous souhaiterions que lors de la remise du livret de grossesse, on remette également un répulsif, une moustiquaire et les conseils pour se protéger. Si (la femme enceinte) contracte le virus, une échographie par mois sera réalisée pour éviter les cas de microcéphalie. » 
Du côté des collectivités locales, en dehors d’un important rôle d’information, rappelons que la loi de transition énergétique impose désormais que les maires jouent un rôle actif dans l’enlèvement des épaves de voiture, qui sont outre-mer de véritables nids de prolifération des moustiques.
Dernier et récent motif d’inquiétude : ce matin, les autorités sanitaires du Texas (États-Unis) ont officiellement confirmé le premier cas de contamination d’humain à humain, par voie sexuelle : un homme infecté par le virus au Venezuela, de retour aux États-Unis, a transmis le virus à son épouse.
F.L.

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