Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du jeudi 20 avril 2006
Santé publique

Organisation des soins sur le territoire: les petites villes de France (APVF) s'opposent aux conclusions du rapport Vallencien

Martin Malvy, président de l’Association des petites villes de France (APVF), a demandé hier au ministre de la Santé de recevoir «dans les meilleurs délais» une délégation de l’association, «et je réunirai dans les jours qui viennent un conseil d’administration exceptionnel qui décidera de la suite à donner à la publication de ce rapport». La publication du rapport Vallancien sur l’évaluation de la qualité, de la sécurité et de la continuité dans l’organisation des soins sur le territoire a suscité une assez grande émotion dans les rang des maires de petites villes, l’APVF étant à la pointe dans le dossier de l’équipement hospitalier. Pour le président (PS) de la région Midi-Pyrénées, le ministre de la Santé, en passant commande au professeur Vallancien de ce rapport «en connaissait d’avance les conclusions». Il ajoute qu’«il ne peut donc aujourd’hui s’en étonner et tout laisse à penser qu’il entendra l’utiliser». Selon lui, «le professeur Vallancien s’attaque sans ménagement à un problème d’aménagement du territoire qui rejoint le problème plus général de la présence des services publics et des services au public». Pour Martin Malvy, «les positions du professeur Vallancien sont connues depuis longtemps. Il ne s’en est jamais caché. On ne peut donc que s’étonner de son défaut de nuance et de la mise en cause brutale à laquelle il se livre des compétences du corps médical». L’APVF estime qu’au lieu «d’établir un diagnostic des moyens nécessaires à un meilleur fonctionnement des petits hôpitaux, le professeur Vallancien part du principe que la France n’a plus les moyens d’une offre de soins de qualité sur l’ensemble du territoire et entend régler les problèmes par la stratégie de l’éradication comme si les hôpitaux départementaux et les CHU ne rencontraient pas eux-mêmes des difficultés». Elle souligne que l’offre de soins en France «connaît aujourd’hui des dysfonctionnements graves. Les hôpitaux départementaux et les CHU sont le plus souvent saturés. Les services des urgences sont souvent dépassés. Les malades attendent parfois des semaines, voire des mois pour obtenir des rendez-vous. Les hospitalisés dans les grands établissements sont souvent renvoyés dans des petits hôpitaux quand il faut libérer des chambres. De tout cela, le professeur Vallancien ne parle pas. Comme par hasard, il ne pointe que les petits hôpitaux publics et son rapport fait l’impasse sur le secteur privé. Enfin, il nie le phénomène de proximité, principe pourtant essentiel d’une offre de soins de qualité». L’APVF ne nie pas qu’il «existe des problèmes dans les petits établissements dont la situation est aggravée par l’instauration de la nouvelle tarification décidée il y a quelques mois par le gouvernement et par la démographie médicale. Mais il y a des solutions autres que la désertification organisée que ne saurait compenser la création de lits de suite ou de services pour personnes âgées qui, de toute manière, sont indispensables». Elle conclut qu’il «appartient au Gouvernement d’afficher clairement sa politique après le traumatisme provoqué par la publication d’un rapport qu’il a lui-même commandé».c=http://

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