Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux
Édition du lundi 6 mars 2006
Santé publique

Les maires sont sollicités tous azimuts pour maintenir le poulet dans les cantines scolaires

Plusieurs responsables ont lancé des appels à la raison vendredi après la décision du maire de Groslay (Val d'Oise) de supprimer la volaille des menus des cantines municipales, alors que la peur de la grippe aviaire a déjà provoqué une chute de la consommation malgré le discours rassurant des autorités. «J'en appelle à tous les maires pour qu'il y ait de la volaille dans les cantines, et plutôt deux fois qu'une. J'en appelle aussi à tous les acteurs de la restauration collective», a lancé le président de la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles) Jean-Michel Lemétayer, sur LCI. Trouvant le geste du maire «désolant» et «choquant», il a rappelé que le repli de la consommation depuis l'apparition de la grippe aviaire en France représente une perte de «40 millions d'euros par mois» pour la filière avicole. Et d'appeler l'Etat à «montrer l'exemple». Président socialiste de la région Midi-Pyrénées, Martin Malvy a quant à lui carrément écrit vendredi au Premier ministre Dominique de Villepin pour protester contre cette décision. «Je vous demande avec insistance et dans l'urgence de rappeler que de telles mesures sont inopportunes et injustifiées, qu'elles portent directement atteinte à tout un secteur de notre économie, déjà en grande difficulté, et qu'en tout état de cause, des dispositions de cette nature ne peuvent pas être prises arbitrairement et sans fondement réglementaire», écrit-il. «Il n'est pas concevable qu'un maire interdise dans sa commune la distribution de volaille dans des cantines», a insisté sur France-Info Martin Malvy, patron d'une région à forte composante avicole qui comprend notamment le Gers. Il demande également aux élus de s'abstenir de contribuer «au développement de la psychose». Le ministère de la Santé s'est refusé à tout commentaire. Le maire de Groslay, lui, persiste: «J'ai pris un principe de précaution qui sera revu deuxième quinzaine de mars, ce qui devrait nous permettre, soit de revenir à la volaille dans la restauration, soit de continuer encore un mois ou deux», a déclaré Joël Boutier sur France-2. Jean-Marc Corvier, responsable de la restauration municipale à Groslay, s'est expliqué sur ce qui aura entraîné cette mesure: «Les assiettes revenaient pleines de poulet, les morceaux n'étaient pas entamés. Suite à ça, des coups de téléphone, des courriers aussi de la part des parents d'élèves... Il était de mon devoir de prévenir le maire, qui lui, a pris la décision de suspendre les menus pendant quelques semaines.» En début de semaine, le député-maire UMP d'Avrillé (Maine-et-Loire) avait au contraire fait part de son intention d'augmenter le nombre de plats contenant de la volaille au menu des cantines de sa commune. Il emboîtait ainsi le pas aux plus hautes autorités du pays, qui depuis l'arrivée du H5N1 dans l'Ain cherchent à désamorcer le début de psychose, mangeant médiatiquement du poulet et répétant à l'envi qu'il n'y a aucun risque à le faire.c=http://www.clsiduser.c

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