Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux
Édition du vendredi 18 décembre 2009
Santé publique

Les académies de Médecine, des Sciences et des Technologies estiment qu'il n'est «pas justifié scientifiquement» de réduire l'exposition aux ondes des antennes relais

Trois académies (Médecine, Sciences et Technologies) ont estimé jeudi qu'il n'était «pas justifié scientifiquement» de réduire l'exposition aux ondes des antennes-relais et ont déploré les conclusions tirées par l'Afsset de l'avis de ses experts. Elles approuvent donc, sans réserve, les conclusions du rapport scientifique de l'Agence française de sécurité sanitaire de l'environnement et du travail sur les radiofréquences (Afsset), rendu public, lui, le 15 octobre 2009 (voir nos autres infos du 15/10). Ce travail montre d'abord que les hypothèses concernant les mécanismes biologiques, qui auraient pu être à l'origine d'un effet sanitaire des radiofréquences, n'ont pas été confirmées: les champs électromagnétiques utilisés en téléphonie mobile ne génèrent pas de radicaux libres de l'oxygène et ne potentialisent pas le stress oxydant; ils ne sont pas toxiques pour les gènes et ne provoquent pas de mutations. Ils n'ont pas, non plus, d'effet inducteur d'apoptose («suicide») cellulaire, en particulier pour les cellules d'origine cérébrale, pas plus que d'effet cancérogène ou délétère sur les cellules du système immunitaire. À ce jour, précise le rapport, il n'y a pas de preuve de l'augmentation du risque de tumeur intracrânienne lié à l'utilisation régulière de téléphone mobile. Les experts mettent aussi fin à certaines polémiques en précisant qu'aucune étude ne montre que l'électrohypersensibilité est due aux ondes électromagnétiques. Les enquêtes suggèrent un effet nocebo (inverse du placebo, mais résultant aussi d'un mécanisme psychologique) et des facteurs neuropsychiques individuels. «Abaisser les valeurs limites à 0,6 V/m, comme le demandent certaines associations, n'a donc aucune justification scientifique.» D'où cette conclusion: «Au vu de l'analyse détaillée et critique des travaux effectués par le groupe de travail et compte tenu, par ailleurs, de l'état antérieur des connaissances, aucune preuve convaincante d'un effet biologique particulier des radiofréquences n'est apportée pour des niveaux d'exposition non thermiques, dans les conditions expérimentales testées.» Les académies rappellent même que des mesures de précaution préconisées sans justification suffisante ne peuvent que renforcer artificiellement les préoccupations de la population. «Elles sont de nature à créer un stress supplémentaire, dont l'impact non négligeable en termes de santé publique doit être mis en balance avec le bénéfice sanitaire attendu.» (Avec AFP, Le Point, le Figaro) Pour télécharger l'avis des académies, voir lien ci-dessous (PDF, 206 Ko).

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