Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du mardi 25 novembre 2003
Religions

Le premier adjoint de Strasbourg dément que la municipalité ait fait un lien entre islam et délinquance

Le premier adjoint au maire de Strasbourg Robert Grossmann (UMP) s'est défendu lundi matin, sur les ondes de France Bleu Alsace, de tout amalgame entre islam et délinquance, à la suite d'une polémique ayant opposé la semaine dernière la mairie aux responsables de la future grande mosquée de Strasbourg. "Nous ne faisons aucun amalgame entre la couleur de la peau et la délinquance", a martelé sur les ondes de la radio régionale Robert Grossmann, qui a qualifié de "scandaleux" un article du quotidien "Le Monde" daté de jeudi dernier, titré "La mairie de Strasbourg somme les imams de faire baisser la délinquance". Cet article faisait référence à une lettre adressée le 10 novembre par la maire de Strasbourg Fabienne Keller et par Robert Grossmann aux initiateurs du projet de grande mosquée, lettre rendue publique le 17 novembre par l'opposition municipale. Dans cette missive, Fabienne Keller et Robert Grossmann, rappelant que l'actuel recteur de la petite mosquée du centre-ville, Abdallah Boussouf, s'était "investi dans les quartiers dans le but de lutter contre la délinquance", les édiles strasbourgeois expriment leur regret : "Hélas, disent-ils, la délinquance se développe à nouveau ces dernières semaines et nous ne sentons guère votre action dans les quartiers", ajoutant : " Votre place à Strasbourg et ce projet de nouvelle mosquée auraient tout de même dû avoir des effets positifs quant à l'influence de vos responsables sur les populations que vous côtoyez". Réagissant à cette lettre, le président du Conseil régional du culte musulman (CRCM) d'Alsace, Abdelhaq Nabaoui, a estimé, dans un communiqué, "inadmissible" cette "stigmatisation" des fidèles musulmans. Evoquant "un certain nombre de dérapages (...) dans le traitement de divers dossiers par les collectivités locales", il "demande à la ville de Strasbourg un retrait public de ses propos". Les remarques de la mairie, estime Abdelhaq Nabaoui, "érigent en méthode de l'action publique un communautarisme contraire aux lois républicaines et rappellent les plus sombres périodes de notre histoire, au cours de laquelle d'autres minoritaires ont été désignés comme coupables au seul motif de leur appartenance confessionnelle". Mardi dernier, Abderrahim El Heloui, secrétaire général de la Grande Mosquée de Strasbourg, s'était également déclaré "offensé" par ce passage de la lettre qui, selon lui, "sous-entend que nous sommes en contact avec la délinquance".pt><scri

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