Quand la chaleur et l'inflation s'invitent dans le bilan touristique de l'été
Par Lucile Bonnin
Le traditionnel bilan touristique de la saison estivale a été présenté il y a maintenant quelques jours. Selon les prévisions du World Travel and Tourism Council (WTTC), la France devrait rester la première destination touristique mondiale cette année. Une fois encore, la saison estivale a surtout été portée par l'attractivité internationale. Toutefois, la fréquentation internationale n’est qu’en légère hausse cet été par rapport à 2024 avec des arrivées aériennes internationales en hausse de 2,5 %.
Cette période estivale a surtout confirmé une évolution des habitudes touristiques des Français, largement influencées par des arbitrages budgétaires imposés par le contexte inflationniste que connaît le pays depuis plusieurs années maintenant.
Un tourisme de plus en plus conjoncturel
Dans le bilan présenté par le ministère chargé du Tourisme, Atout France et ADN Tourisme, les résultats laissent clairement apparaître l’émergence d’un tourisme qui s'adapte à la conjoncture et à son environnement.
D’abord, « la fidélité des Français à la destination France reste intacte » avec plus de 85 % de leurs séjours estivaux qui se sont déroulés dans l'Hexagone ou en outre-mer. Les chiffres ne diffèrent que très peu de l’année dernière.
Cependant, des évolutions « dans les pratiques de consommation au regard du contexte budgétaire global » sont relevées. En effet, « un quart des vacanciers ont réduit la durée de leur séjour et un tiers ont changé de destination, le plus souvent pour des raisons économiques. Cette tendance est particulièrement forte chez les moins de 35 ans (50 %). » Comme l’année dernière, de plus en plus de Français renoncent à leurs vacances ou se tournent vers des séjours moins onéreux et, logiquement, plus courts.
Les dépenses liées aux vacances ont aussi évolué car beaucoup de Français ont dû faire des « arbitrages » . Ainsi, « un vacancier sur cinq a diminué son budget » . Par ailleurs, si la dépense moyenne atteint 85 euros par jour par personne, la médiane révèle un resserrement car un vacancier sur deux dépenses moins de 58 euros par jour. « Ces chiffres confirment une mutation : les Français continuent de partir, mais de façon plus calculée, en privilégiant les dépenses d'hébergement, de transport et les activités », peut-on lire dans le communiqué.
Autre variable déterminante : le climat. L’été dernier déjà, la météo avait été relativement mauvaise au début de l’été, ce qui avait eu une conséquence sur les départs en vacances. Si la pluie avait été déterminante l’année passée, l’été 2025, marqué par des vagues de chaleur et de graves incendies localisés ont aussi entraîné des conséquences. Les réservations de dernière minute sont en hausse et un flux touristique vers des destinations moins exposées aux aléas climatiques a été observé notamment en Bretagne et Normandie. « L'adaptation au changement climatique est désormais une condition essentielle de notre attractivité touristique », indique le ministère.
Rappelons que dans le contexte de la mise en place du troisième plan national (Pnacc3) destiné à préparer la France à une augmentation de 4 °C de la température à l'horizon 2100 présenté en mars dernier, une mission d’information sur l'adaptation de l'aménagement des territoires au changement climatique a été lancée à l’Assemblée nationale. Les rapporteurs ont constaté que « les réponses actuelles sont insuffisantes » et « que les coûts de l’inaction s’alourdissent ». Dans le contexte politique et budgétaire actuel, la transition écologique est pourtant encore menacée.
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