Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux
Édition du mardi 26 mai 2009
Précarité

Le RSA permettrait de reprendre plus facilement un emploi mais la crise en freine les effets

Le revenu de solidarité active (RSA), qui remplace le RMI à partir du 1er juin, permet de retrouver un travail plus facilement, selon un rapport du Comité d’évaluation des expérimentations, qui souligne aussi que la reprise d'emploi des plus démunis est fortement affectée par la crise économique. Selon ce rapport, le taux moyen de retour à l'emploi est supérieur de 9% dans les zones où il est déjà expérimenté depuis janvier 2008 à celui de zones témoins, aux caractéristiques proches, mais qui n'ont pas expérimenté le RSA. La publication de cette évaluation intervient à moins de 10 jours de la généralisation dans toute la France du RSA, dont les premiers versements tomberont le 6 juillet. Il garantit aux bénéficiaires de minima sociaux qu'ils ne perdront pas d'argent s'ils reprennent un emploi. L'expérimentation, réalisée entre janvier 2008 et mars 2009 dans 33 départements, concernait plus de 15.000 foyers allocataires du revenu minimum d'insertion (RMI) ou de l'allocation de parent isolé (API). Au cours des 15 mois de l'étude, 3,38% d'entre eux en moyenne ont retrouvé un emploi dans les zones expérimentales, contre 3,1% dans les zones témoins. Cet écart de 0,28 point équivaut à 9% de retour à l'emploi supplémentaire, explique le rapport. Alors que les bénéficiaires de minima sociaux connaissent déjà un très faible taux de retour à l'emploi, l'étude souligne que la crise a aggravé leur situation en faisant chuter les taux de reprise d'emploi aussi bien en zone expérimentale qu'en zone témoin. Si un pic dépassant 4% est observé en juin et juillet 2008 dans les zones expérimentales, le pourcentage tombe à un peu plus de 2% en février, avec l'aggravation de la crise. «La crise rend le RSA plus indispensable que jamais», a réagi le Haut commissaire aux Solidarités actives, Martin Hirsch, dans le journal "Les Echos", soulignant qu'il apportait un complément de revenu aux travailleurs pauvres. Le rapport montre aussi que la progression en 2008 du nombre d'allocataires en emploi avec un faible salaire (moins de 200 euros) est plus forte dans les départements qui ont appliqué le RSA. «L'écart entre zones expérimentales et zones témoins atteint 15%», selon le rapport qui s'interroge: «un peu plus d'emplois à temps très partiel dans les zones expérimentales?». Moins d'un tiers des emplois occupés par les personnes ayant retrouvé un travail sont des emplois durables (CDI, CDD de plus de 6 mois), 25% sont en CDD de moins de 6 mois ou en intérim, 27% en contrats aidés. Environ 60% des emplois sont dans le secteur marchand. Ce rapport d'évaluation est le troisième, après la parution en septembre d'un premier document qui mentionnait un taux moyen de retour à l'emploi plus élevé de 30%, puis celle d'une étude de la direction des études des ministères sociaux (Drees), qui concluait que le RSA risquait d'avoir peu d'effets positifs sur l'emploi. Cette fois, le rapport souligne que l'écart moyen «cache des disparités entre départements et de fortes fluctuations dans le temps». «Au delà de la valeur moyenne observée de 9%, l'incertitude sur le véritable effet du RSA expérimental reste donc très forte», indique le rapport. Les attentes, elles, sont importantes: 3,1 millions de foyers doivent bénéficier du RSA et Martin Hirsch estime qu'il devrait permettre à environ 700.000 personnes de passer au-dessus du seuil du pauvreté, fixé à 880 euros. (avec AFP) Pour accéder au bilan, voir lien ci-dessous (PDF, 201 Ko).

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