Maire-info
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Édition du jeudi 17 juillet 2025
Jeunesse

Plus de 80 000 jeunes s'engagent dans un service civique chaque année

Une étude de l'Institut national de la jeunesse et de l'éducation populaire montre qu'entre 2018 et 2024, chaque année, plus de 80 000 jeunes ont commencé une mission de service civique. Mais le contexte budgétaire pourrait bien avoir un effet délétère sur ce rythme positif.

Par Lucile Bonnin

Selon le ministère des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative, plus de 850 000 jeunes auront effectué une mission de service civique à la fin de l’année 2025 depuis le lancement du dispositif créé par la loi du 10 mars 2010.

Un bilan publié hier par l’Institut national de la jeunesse et de l'éducation populaire montre que ce dispositif, qui a progressivement évolué en 15 ans, concerne en 2024 environ 10,5 % d’une génération de jeunes.

4 000 missions dans les collectivités en 2024

« Après une phase d’expansion entre 2010 et 2017, le nombre annuel d’entrées en mission s’est stabilisé autour de 80 000 de 2017 à 2019 », commence par indiquer l’auteur de l’étude. Une fois la crise sanitaire passée, ce rythme a repris avec plus de 80 000 missions comptabilisées par mois dès 2021.

L’année 2024 a même enregistré un chiffre record puisque 86 406 missions de service civique ont débuté. « Parmi celles-ci, plus de 56 000 se sont déroulées dans une association, 4 000 dans une collectivité territoriale, 5 000 dans un établissement public, et 19 000 dans un service de l’État », peut-on lire dans l’étude. 

Si les associations restent les structures qui accueillent majoritairement les jeunes volontaires, le « nombre d’offres de missions a tout particulièrement augmenté à partir de 2015 dans le secteur public », « dans une volonté de renforcer la cohésion nationale après les attentats ». 

Rappelons aussi qu’en 2024, le gouvernement a lancé un service civique dédié à la transition écologique. Ce dispositif particulier a pour but d’atteindre les 50 000 volontaires d’ici à 2027. On est loin : selon les chiffres du gouvernement, près de 7 000 jeunes seulement ont mené en 2024 ce type de service civique.

Lors du lancement de ce service civique, l’ancien ministre de la Transition écologique Christophe Béchu pointait le trop faible nombre de collectivités qui accueillent des jeunes en service civique (lire Maire info du 9 avril 2024) et espérait que ce nouveau format pourrait donner un nouvel élan vers les collectivités. 

Le nombre relativement faible de jeunes effectuant leur service civique en collectivité semble davantage lié aux choix des jeunes eux-mêmes qu'à un manque d'intérêt des collectivités pour ce dispositif. De plus, les offres proposées par les collectivités doivent faire face à la « concurrence »  des autres organismes. À ce jour, sur le site service-civique.gouv.fr, plus de 12 800 annonces de service civique sont disponibles dont plus de 1 100 sont proposées par des communes, et plus de 330 par des départements.

Budget 

Dans un contexte de restrictions budgétaires qui ciblent fortement les collectivités territoriales tout comme les associations, les structures auront de plus en plus de mal à proposer des missions aux jeunes. Rappelons que « l’indemnité prévue pour les volontaires est versée en partie par l’État, à hauteur de 505 euros par mois, tandis que l’organisme d’accueil doit verser un complément de 115 euros, en nature ou en espèces. »  Il faut souligner aussi que « les volontaires doivent être encadrés pendant leur mission par un tuteur issu de l’organisme d’accueil »  et que si « les associations reçoivent une aide de 100 euros par mois et par jeune pour ce tutorat »  ce n’est pas le cas des collectivités territoriales. 

De plus, le gouvernement a annoncé une réduction drastique du nombre de missions de service civique pour l'année 2025. En effet, seulement 72 000 missions seront financées contre les 87 000 initialement prévues dès septembre prochain. « Cette décision affecte également la capacité d'action des associations, des établissements publics et des collectivités qui accueillent ces volontaires et intervient alors que les structures associatives sont particulièrement fragilisées », observe la sénatrice de la Haute-Garonne Brigitte Micouleau à l’occasion d’une question écrite. De leurs côtés, les associations appellent « solennellement le gouvernement à revenir sur cette décision et à préserver le budget voté pour le service civique en 2025. » 

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