Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux
Édition du jeudi 4 avril 2024
Restauration scolaire

Plateforme « Ma cantine » : jusqu'au 15 avril pour faire les déclarations Egalim

Quinze jours supplémentaires ont été accordés pour remplir les informations sur les achats des cantines scolaires sur la plateforme « Ma cantine » ; le ministre de l'Agriculture s'est montré ouvert à une évolution de la commande publique en la matière.

Par Emmanuel Guillemain d'Echon

Les gestionnaires de restaurants scolaires – et publics de manière générale – auront quinze jours supplémentaires, jusqu’au 15 avril, pour compiler et reporter en ligne les données de leurs achats concernant les obligations des lois Egalim et Climat et résilience, sur la plateforme « Ma cantine » .

L’annonce du report a été faite mardi 2 avril au cours d’une « Conférence des solutions de la restauration collective » , qui visait à échanger bonnes pratiques et solutions pour respecter les seuils imposés par ces lois : 50 % de produits de qualité dont 20 % de bio, et 60 % de viandes et produits de la mer répondant à des critères de qualité et de durabilité – en plus du menu végétarien hebdomadaire et de l’interdiction des contenants en plastique.

L’AMF a profité de l’occasion pour demander le maintien de la télédéclaration simplifiée, actuellement en vigueur, au-delà de 2025 : « À peine 10 % des cantines la remplissent aujourd’hui, si on passe de 10 questions à 250, on va perdre tout le monde », a commenté pour Maire info Gilles Pérole, adjoint au maire de Mouans-Sartoux et co-président du groupe de travail sur la restauration scolaire à l'AMF, qui représentait l’association à la conférence.

Les cantines du primaire et les crèches les plus en avance sur Egalim

L’occasion de rappeler également que la majorité (62 %) de ces « bonnes élèves »  sont des cantines scolaires, tandis que celles de l’État ou des hôpitaux affichent des taux de remplissage moins importants. Le rapport gouvernemental faisant le bilan de l’année 2023 (sur les achats de 2022), publié en mars dernier, indique d’ailleurs que pour un taux global de 13,1 % de bio et 27,5 % de produits de qualité (incluant le bio), les cantines du primaire ayant répondu annoncent de bien meilleurs résultats : 24,9 % de bio et 42,8 %, soit des objectifs Egalim presque atteints, voire dépassés en ce qui concerne le bio. Les crèches sont les seules à avoir atteint ces objectifs, avec 25,1 et 53,9 %. Évidemment, comme le rapport le précise, on peut penser que les cantines les moins avancées n’ont pas fait de déclaration.

Ce sont ensuite les restaurants de l’administration d’État (18,5 et 39,7%), puis les collèges (17 % de bio et 30,3 % qualité) et les lycées (10,3 % et 28 %) qui sont les plus avancés. Les hôpitaux sont à la traîne avec 3 et 15,4 %.

Selon le rapport, plus de 25 % des télédéclarants ont dépassé 20 % de bio, plus de 5 % ont dépassé les 50 % Egalim et 4,7 % ont atteint les seuils de la loi.

Le ministre ouvert à une évolution de la commande publique

Comme Gilles Pérole l’a rappelé au nom de l’AMF, il n’est pas si difficile d’atteindre ces objectifs, mais pour cela il faut la levée de certains freins dont le moindre n’est pas celui de l’évolution des critères de la commande publique, qui empêchent depuis des années d’inscrire des critères d’achats de produits locaux. La totalité des participants à la table ronde se sont d’ailleurs accordés sur ce point, affirme l’élu : « Le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, a dit qu’il était ouvert à la démarche et qu’il avait entamé un dialogue avec la Commission européenne à ce sujet, ce que je n’avais jamais entendu de la part d’un ministre » , a-t-il déclaré.

Rappelons qu’une campagne de signatures, lancée le 9 janvier par France Urbaine et soutenue par l’AMF, a été ouverte : plus le nombre de maires signant l’appel sera élevé, plus il y aura des chances de déposer une initiative citoyenne avec succès auprès de la Commission, qui pourrait alors la transformer en acte juridique. 

Vers une prolongation du financement des PAT

Le ministre a aussi affirmé que la prolongation des 80 millions d’euros de financement des projets alimentaires territoriaux (PAT), inclus dans le plan de relance, était « actée »  et qu’il y aurait un financement pluriannuel sur quatre ans. « Je n’ai entendu parler que de l’annonce de 20 millions pour un an lors du Salon de l’agriculture, mais si c’est sur quatre ans, c’est une bonne nouvelle ! », commente Gilles Pérole, rappelant que les PAT étaient un instrument clé pour atteindre les seuils Egalim.

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