Maire-info
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Édition du jeudi 12 janvier 2023
Petite enfance

Service public petite enfance : le timing de la concertation s'annonce serré

Avec 17 rendez-vous territoriaux à caler d'ici à la fin avril, le planning de la concertation engagée par le gouvernement va demander aux maires beaucoup de réactivité. Un autre chantier parallèle s'ouvre sur le métier d'assistant maternelle, une urgence pour les territoires ruraux.

Par Emmanuelle Stroesser

Versailles (Yvelines) a accueilli avant-hier la première rencontre territoriale sur le service public petite enfance avec Élisabeth Laithier, à qui le gouvernement a confié le pilotage de cette concertation. 

16 autres étapes vont ensuite s'enchaîner d'ici au mois d'avril, dans autant de départements différents : Saint-Pierre-et-Miquelon (Haute-Vienne), Chapelle Saint-Luc (Aube), Sambreville (Calvados), Lyon (Rhône), Dijon (Côte-d'Or), Châteauroux (Indre), Toulouse (Haute-Garonne), Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), Saint-Denis (La Réunion), Angers (Maine-et-Loire), Nancy (Meurthe-et-Moselle), Roubaix (Nord), Rennes (Ille-et-Vilaine), Marseille (Bouches-du-Rhône) et une ville de Haute-Saône. Les dates seront fixées dans le courant de cette semaine. 

Premier constat : le nombre de déplacements est plus important que la dizaine de rendez-vous envisagés en novembre par Élisabeth Laithier à qui le ministre des Solidarités venait de confier le pilotage de cette concertation. « Cela nous permet de vraiment couvrir la diversité des territoires, entre le rural, le périurbain, les métropoles, entre ceux ayant une offre de places d'accueil du jeune enfant plus ou moins forte, entre les différents types d'accueil (individuel, collectif), le potentiel fiscal des collectivités ou encore l'espace géographique - Nord, le Sud, l'Est et l'Ouest de la France, sans oublier les Outre-mer », explique-t-elle à Maire info. 

Deuxième constat, conséquence du premier : la concertation se terminera un mois plus tard que prévu. La restitution finale, en présence du ministre, aura donc plus certainement lieu fin avril début mai, et à Nancy, la ville où Élisabeth Laithier a été adjointe à la petite enfance. 

Le rythme est « contraint » , explique Xavier Madeleine, coprésident du groupe de travail petite enfance de l’AMF. Le maire d’Amfreville ne cache pas son inquiétude sur le fait que ce calendrier risque de ne pas laisser le temps aux maires, notamment ruraux, de se mobiliser pour organiser ces rendez-vous au-delà des seules rencontres fixées avec les comités départementaux de services aux familles. D'autant plus que 30 % de départements n'ont pas encore de Comité départemental des services aux familles (CDSF), souligne-t-il. 

Élisabeth Laithier l'assure et répète, « le but de cette concertation est de récupérer un maximum de matière pour construire ce futur service public de la petite enfance, écouter, recueillir toutes les bonnes pratiques mais aussi apaiser les craintes car je suis consciente des réticences que soulève encore ce projet, notamment chez les élus ». « Oui, il y a des réticences », réagit Xavier Madelaine, mais surtout « l'attente d'un calendrier que l'on souhaite calé sur la fin du mandat, pour donner de la visibilité et apporter des premières solutions, et pas dans quatre à cinq ans ».Le groupe de travail petite enfance, réuni mardi dernier, a mis en lumière les nombreuses questions que soulève la mise en œuvre de ce service public, dans un contexte de pénurie de professionnels et de fortes contraintes budgétaires pour le bloc communal. Outre cette consultation territoriale à laquelle participent des maires, l’AMF s’engage fortement dans la concertation nationale qui avait démarré lors du Congrès des maire en novembre 2022. 

L'autre chantier : les assistantes maternelles

Les travaux du comité de filière petite enfance vont eux également reprendre à partir du 19 janvier avec un cycle consacré à l'accueil individuel, et plus particulièrement sur les assistantes maternelles. Il y a urgence « car les assistantes maternelles sont cruciales dans nombre de territoires ruraux », indique Xavier Madelaine. Il s'agit du premier mode d'accueil de la petite enfance, devant l'accueil en crèche. Mais ce mode d'accueil souffre d'un gros déficit d'attractivité du métier. Cette désaffection, conjuguée à la pyramide des âges (près de la moitié des assistantes maternelles partiront en retraite d'ici à 2027) « sème la panique »  dans beaucoup de territoires, notamment dans l'Ouest de la France, où ce type d'offre est, culturellement et historiquement, plus concentrée. 

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