Maire-info
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Édition du mercredi 23 juin 2021
Outre-mer

Nouvelle-Calédonie: courte majorité en faveur d'un troisième référendum le 12 décembre

Les élus du Congrès de la Nouvelle-Calédonie ont rendu à une courte majorité un avis favorable à la tenue du troisième référendum d'autodétermination le 12 décembre, suite à l'abstention ou à l'opposition des indépendantistes, a constaté mercredi l'AFP.      

Par AFP

L’assemblée délibérante de l’archipel était consultée sur le projet de décret de convocation des électeurs et organisation de cette consultation, dont la date a été annoncée début juin à Paris par le ministre des outre-mer, Sébastien Lecornu, et qui doit être pris en conseil des ministres, le 30 juin.

Il s’agit du troisième et dernier référendum du processus de décolonisation de l’accord de Nouméa (1998). Les deux premiers, les 4 novembre 2018 et 4 octobre 2020, ont été remportés par les pro-France avec 56,7% puis 53,3% des voix.

Prérogative du gouvernement, le choix de cette date était intervenu à l’issue d’une semaine d’échanges à Paris à l’invitation du Premier ministre et du ministre des Outre-mer avec des délégations loyalistes et indépendantistes sur l’avenir politique de la Nouvelle-Calédonie.

Mercredi, seuls les élus non indépendantistes (18 du groupe Avenir en confiance (AEC) et 6 de Calédonie Ensemble, centre droit) ainsi que les trois élus de l’Éveil Océanien, parti polynésien non aligné, ont émis un avis favorable au projet de décret. Soit 28 voix sur un total de 54.

Dans les rangs indépendantistes, les 12 membres de l’UNI-FLNKS, groupe qui avait boudé les échanges parisiens, rejoints par deux élus issus de petites formations ont voté contre ce projet tandis que 12 élus de l’Union Calédonienne (UC), l’autre composante du FLNKS, se sont abstenus. La coalition indépendantiste militait pour un scrutin en septembre 2022, en limite du délai légal.

Critiques dans le camp indépendantiste

« Cette date n’est pas bonne du tout. Je ne sais pas dans quoi on est en train de s’engouffrer », a taclé Louis Mapou, chef du groupe UNI-FLNKS, redoutant que le dossier calédonien devienne un enjeu de politique nationale « alors que la campagne présidentielle est déjà partie ».

Il s’est dit en outre « très inquiet sur le package »  décidé à Paris, « qui fait déjà l’objet d’interprétations divergentes ». Sébastien Lecornu a annoncé qu’à l’issue du référendum du 12 décembre, quel que soit son résultat, s’ouvrirait une « période de convergence »  en vue d’un « référendum de projet en juin 2023 ».

L’UC, dont les leaders se sont félicités des récentes discussions avec l’État sans en valider les résultats, a dénoncé mercredi « la décision arbitraire et précipitée »  de Paris, certains élus allant jusqu’à évoquer « un boycott »  du scrutin.

En revanche, Virginie Ruffenach, cheffe du groupe AEC, favorable à un scrutin « au plus tôt pour sortir des incertitudes », a salué « le choix de l’État »  ainsi que le calendrier jusqu’en 2023, qui « porte l’espoir de la fin de la politique du pire et des luttes entre nous qui n’ont plus de sens ». Pour le groupe Calédonie Ensemble, Philippe Michel s’est également réjoui de cette date, qui permettra ensuite « de reprendre le dialogue en fonction du choix des Calédoniens ».
 

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