Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux
Édition du mardi 21 mai 2013
Outre-mer

L'ONU se prononce en faveur de la décolonisation de la Polynésie française

L'Assemblée générale de l'ONU a adopté vendredi dernier une résolution qui place la Polynésie française sur la liste des territoires à décoloniser, malgré la défaite des indépendantistes aux élections territoriales début mai et les pressions de Paris.
La résolution, présentée par plusieurs petits Etats du Pacifique (îles Salomon, Nauru, Tuvalu, Samoa) ainsi que par le Timor oriental, a été adoptée par consensus.
La France, qui s'oppose à cette démarche, n'a pas participé à la séance et a immédiatement dénoncé «
une ingérence flagrante et une absence complète de respect pour les choix démocratiques des Polynésiens ».
La résolution « affirme le droit inaliénable de la population de la Polynésie française à l'autodétermination et à l'indépendance », conformément à la Charte de l'ONU (article 73 sur les territoires non autonomes). Elle invite le gouvernement français à « faciliter et accélérer la mise en place d'un processus équitable et effectif d'autodétermination » en Polynésie.
Cette résolution a une portée largement symbolique. Elle ouvre en principe la voie à un référendum d'autodétermination par lequel la population polynésienne pourrait à terme se prononcer en faveur de l'indépendance, de la départementalisation ou d'un statut intermédiaire d'autodétermination. Mais en pratique, plusieurs des gouvernements qui ont des territoires sur la liste ne respectent pas ces règles.
Actuellement, la Polynésie française est une collectivité dotée d'une très large autonomie, mais la France conserve ses compétences régaliennes, telles la sécurité publique ou les relations internationales.
A la suite du vote, plusieurs pays (dont Royaume-Uni, Allemagne, Pays-Bas, Etats-Unis) se sont « démarqués du consensus » pour manifester leur désapprobation, faisant valoir la défaite des indépendantistes aux élections territoriales. La France, de son côté, avait décidé de boycotter l'examen de la résolution, affirmant que « le droit à l'autodétermination ne peut s'exercer contre la volonté des populations concernées ».
Les Nations unies ont adopté ce texte alors qu’au même moment, à Papeete, Gaston Flosse retrouvait son poste de président de l’Assemblée de la Polynésie française.

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