Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux
Édition du mardi 11 février 2020
Numérique

Qu'est-ce que « Tchap », cet équivalent de Whatsapp proposé aux collectivités ?

La Direction interministérielle du numérique (ex-Dinsic) propose « à titre gracieux »  depuis janvier aux collectivités qui le souhaitent (mais aussi aux assemblées parlementaires et aux opérateurs publics) d’expérimenter « Tchap », une messagerie instantanée « collaborative, cryptée et sécurisée »  jusque-là réservée aux agents de l’État (83 000 comptes sont ouverts pour les agents des ministères), en 2020 et 2021. 20 000 comptes sont sur le point d’être créés.
Interrogé par Maire info, Stéphane Collet, directeur du programme de développement concerté de l’administration numérique territoriale (Dcant), invite « toutes les strates de collectivités »  (communes, métropoles, intercommunalités, départements, régions) ainsi que les syndicats mixtes qui gèrent parfois les services informatiques de plusieurs communes à manifester leur intérêt.

20 000 comptes créés
Lancée en mai 2019, cette messagerie a été créée pour « assurer la confidentialité et la sécurité des échanges entre agents de l’État, et se substituer aux applications grand public [telles que l'américaine Whatsapp ou la russe Telegram], pour leurs usages professionnels ». « À la demande des collectivités », précise Stéphane Collet, une extension de son usage a débuté en janvier. « De nombreux services départementaux d’incendie et de secours (Sdis) nous ont, par exemple, demandé ce dispositif dont les usages seront à n’en pas douter hétérogènes ». 
Alors que « de plus en plus d’agents sont désormais équipés d’un smartphone dans les collectivités, « Tchap »  permettra à ces derniers d'échanger à deux ou en groupe, de diffuser [via des groupes de discussions fermés] de l’information [textes, photos] simplement et rapidement, que l’agent se trouve sur le terrain (espaces verts…) ou dans un bureau », souligne Stéphane Collet, persuadé que l’expérimentation va permettre de « découvrir de nouveaux usages ». À Biarritz (Pyrénées-Atlantiques), lors du sommet du G7 en août 2019, les policiers se sont, par exemple, servis de « Tchap »  pour rendre compte d'événements sensibles.
Pour l’heure, garantit encore le directeur de Dcant, « la qualité de service est très bonne »  pour les 83 000 comptes déjà ouverts. Toutefois, indiquait Le Parisien en septembre 2019, « en pleine phase de test grandeur nature en avril 2019, un informaticien a signalé une faille de sécurité. Il a réussi à pénétrer dans l'espace public de l'application [qui s'appuie sur les principes de l'open source] à partir d'une fausse adresse de messagerie de l'Élysée. La faille aurait été, depuis, colmatée. » 

Une convention de service
Les collectivités intéressées peuvent remplir dès à présent une convention de service (en téléchargement ci-dessous) et désigner « un référent »  dont les missions seront les suivantes : « [garantir] que les noms de domaines (…) sont au bénéfice exclusif des agents [de la collectivité »  ; « [assurer] la réception des courriels émis par le domaine @tchap.gouv.fr »  ; « [répondre] aux sollicitations de la Dinum »  ; « [assurer] le support de premier niveau pour ses utilisateurs »  ; « [être] solidaire des décisions de modération dans les salons par leurs créateurs, et des suspensions ou suppressions de comptes utilisateurs par la Dinum, telles que définies dans les conditions générales d’utilisation (CGU) ».
De son côté, la Dinum s’engage à « [répondre] aux sollicitations [de la collectivité] relatives au suivi du service à l’adresse tchap.dinum@modernisation.gouv.fr »  ; « [informer] les utilisateurs finaux des conditions d’utilisation du service, disponibles en ligne à l’adresse https://www.tchap.gouv.fr/cgu/, de leurs éventuelles évolutions et assure le respect de celles-ci »  et « [se réserver] le droit de suspendre ou supprimer un compte utilisateur dans les conditions définies par les CGU ».
À noter : les deux parties peuvent « librement »  décider de mettre fin à cette expérimentation « moyennant un préavis de deux mois, sans que l’autre partie ne puisse s’y opposer ni se prévaloir d’un quelconque dédommagement ». Un bilan sera réalisé mi-2021 par la Dinum « pour définir l’opportunité de pérenniser cette extension, et, le cas échéant, ses modalités de mise en œuvre ».

Ludovic Galtier

Télécharger la convention de service.

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