Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du vendredi 4 février 2022
Mobilité durable

Covoiturage : lancement d'un observatoire national pour servir les politiques territoriales

Organisé le 2 février par la Direction interministérielle du numérique, un webinaire a fait le point sur les politiques engagées en matière de covoiturage, depuis la loi d'orientation des mobilités de 2019. Un observatoire national est désormais à disposition des collectivités.

Par Caroline Reinhart

« Pour que le covoiturage devienne une évidence » : tel était l’objectif du plan national « mobilisation pour le covoiturage au quotidien », lancé en novembre 2019 par le ministère des Transports – alors incarné par Élisabeth Borne et Jean-Baptiste Djebbari. Avec une trajectoire ambitieuse : tripler le nombre de trajets en covoiturage d’ici 2024, et ainsi, diminuer le nombre de voitures sur les routes d’un million par jour – soit une économie de 7 800 tonnes d’émissions de CO2. La loi d’orientation des mobilités du 24 décembre 2019 est venue entériner cet engagement, en donnant notamment la possibilité aux autorités organisatrices de la mobilité (AOM) de contribuer au remboursement partiel des trajets de covoiturage. Intercommunalités ou régions, ces AOM peuvent aussi mettre en place de véritables services de covoiturage, dans le cadre de leurs stratégies de mobilités.  

Boîte à outils mobilités

Lancé en décembre dernier, un « observatoire national du covoiturage au quotidien »  est en cours de déploiement, pour centraliser les données relatives au covoiturage, fournies par la base transport.data.gouv, ou encore, par le « registre des preuves du covoiturage »  (RPC), fondé sur les statistiques des opérateurs partenaires. Comprenant une veille sur l’actualité du covoiturage, un atlas cartographique des principaux indicateurs, des ressources pédagogiques et études, cette boîte à outils a ainsi été présentée, le 2 février, par les équipes de la Dinum, afin d’inciter les collectivités souhaitant mettre en place une politique de covoiturage, à s’en saisir. 

Une présentation qui intervient dans un contexte favorable au développement des mobilités alternatives, entre crise sanitaire et urgence environnementale. Alors qu’une nouvelle enquête de l’Ademe sur le covoiturage courte distance est en cours (pour une publication fin 2022), le Cerema s’apprête également à publier une « boîte à outils mobilités ». Gérôme Charrier, représentant le Centre d’études, est venu rappeler ses actions et missions en faveur des collectivités en ce domaine. Partenaire de www.FranceMobilites.fr, le Cerema compte 5 cellules régionales d’appui, sorte de guichet unique pour accompagner les collectivités, et leur donner des interlocuteurs pour lancer des projets de covoiturage. Des appels à projet et des évènements régionaux sont organisés pour partager les expériences. Le Cerema a ainsi pour mission de capitaliser les ressources en ingénierie et de répondre aux questions des collectivités. Et elles sont nombreuses : comment dimensionner un service de covoiturage ? Avec quel potentiel, quels coûts ? Comment contractualiser avec un opérateur, faire des aménagements réservés ? 

Complémentarité et intérêt public

Des interrogations que connaît bien Ariane Lissarrague, chargée de mission modes actifs et nouvelles mobilités à la région Occitanie, intervenante au webinaire, pour les avoir expérimentées. Actuellement en phase de réflexion, la politique de covoiturage doit être complémentaire de l’offre de transport régionale, tout en répondant à l’intérêt public. Tarification, sécurité des personnes, communication, prolongement du réseau ou densification de l’offre : autant de points à anticiper avant de se lancer. En ce sens, « l’observatoire national peut nous aider à analyser et évaluer notre politique de covoiturage, en partageant une définition commune de données », a relevé Ariane Lissarrague. 

Autre interrogation plus pratique : comment aménager des infrastructures adaptées, telles que des voies réservées ? Rodney Akueson, chargé d’études au ministère des Transports, a détaillé le cadre de ces aménagements lors du webinaire. Un cadre renforcé par la loi Climat et résilience, qui prévoit l’obligation d’expérimenter, pendant 3 ans, la mise en place de telles voies sur les autoroutes et voies express, si les conditions le permettent. 

Sur le plan financier, les collectivités peuvent être soutenues par l’État, via le dispositif des certificats d’économie d’énergie (programmes LiCov et AcoTE https://www.francemobilites.fr/cee-et-mobilites/acote), ou via des appels à projet, tel que celui dédié aux « territoires de nouvelles mobilités durables »  (Tenmod) , dont la 5e édition vient d’être lancée. 

Replay du webinaire.

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