Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du jeudi 10 septembre 2015
Migrants

Accueil des réfugiés : les associations d'élus continuent d'apporter leur soutien

Alors que plusieurs dizaines de réfugiés syriens et irakiens commençaient à arriver hier en France en provenance d’Allemagne, plusieurs associations d’élus (AMGVF, AMRF, Villes de France et APVF), après l'AMF, ont fait savoir hier qu’elles étaient prêtes à accompagner l’Etat pour accueillir ces réfugiés.
L’Association des maires des grandes villes de France (AMGVF) s'est ainsi dite prête hier à prendre sa « juste part »  dans l’effort d’accueil, à condition toutefois que l’État respecte « un certain nombre de conditions ». L'AMGVF, qui participera à la rencontre organisée samedi par le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve avec les maires volontaires, veut que l’État mette en place « un plan national d'accueil », qu'il « détermine un certain nombre de moyens pour que l'accueil soit durable », qu'il prenne en compte « la très grande diversité des situations locales »  et qu'il « respecte le volontariat des maires », a expliqué lors d’une conférence de presse le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, président de l'Association .
Les élus présents ont souligné « l'unanimité »  de leur démarche « non politicienne »  et se sont engagés « à ne procéder à aucune distinction d'origine ou de religion »  dans l'accueil des réfugiés. Ils ont néanmoins fortement insisté sur « la prise en compte des spécificités locales »  dans la répartition de l'accueil. Jean-Luc Moudenc s'est ainsi montré très réservé sur l'accueil à Toulouse de réfugiés, faisant état de « graves difficultés »  de la ville dans le logement social notamment, « où 25 000 demandes sont en attente ». A l'inverse, le maire de Besançon, Jean-Louis Fousseret, a fait état d'une « forte mobilisation du tissu associatif », d'habitants, de « maires de bourgs et de villages »  pour accueillir des réfugiés, notamment dans des territoires en déclin démographique.
Pour sa part, le maire du Mans Jean-Claude Boulard a témoigné de la difficulté, du fait « des lenteurs administratives »  françaises, à faire venir dans sa ville depuis six mois 35 Syriens réfugiés à Damas, alors même qu'il compte dans son hôpital « beaucoup de médecins d'origine libanaise ou syrienne »  prêts à les accueillir.
Les maires ruraux seront aussi présents à la réunion organisée samedi prochain place Beauvau, a fait savoir hier l’Association des maires ruraux de France (AMRF). « L’accueil de réfugiés dans les communes rurales, lorsque cela est possible, est une bonne idée », a indiqué l’association dans un communiqué, demandant elle aussi à l’Etat d’assumer ses responsabilités sur ce dossier.
Pour l’Association des petites villes de France (APVF) c’est aussi à l’Etat « seul acteur public doté des moyens financiers et de la vision nationale », lui permettant de le faire, « d’organiser décemment de manière équilibrée sur le territoire l’accueil des réfugiés ». L’APVF lui demande « de tenir compte des capacités d’accueil des collectivités, de conditions économiques, sociales et financières mais aussi des efforts engagés »  par les maires ayant un centre d’accueil des demandeurs d’asile (CADA) sur leur territoire. Dans son communiqué, l’association invite tous les maires de petites villes désireux d’accueillir des migrants à participer à la réunion de samedi.
« La gestion du droit d’asile est une compétence régalienne de l’Etat », mais « compte tenu de la situation d’urgence dans laquelle l’Europe et la France se trouvent et en fonction de leur capacité », les villes moyennes sont également « prêtes à accompagner l’Etat pour faire face à cette crise humanitaire », a annoncé hier à son tour dans un communiqué l’association Villes de France. L’association, qui sera également présente samedi prochain au ministère de l’Intérieur, pose aussi des conditions à l’accueil de réfugiés : volontariat des communes, compensation financière de l’Etat et mise en place d’un mécanisme de suivi et d’intégration.
La compensation financière semble aujourd’hui acquise. Ces « mesures d’accompagnement financier »  en faveur des communes volontaires devraient être présentées samedi aux élus assistant à la réunion organisée place Beauvau, a annoncé hier Matignon.
La préparation de la réunion de samedi a débuté par une rencontre entre l’Association des maires de France et le ministre de l’Intérieur mardi (lire Maire info d’hier). Dans un communiqué publié au sortir de cette réunion, l’AMF indiquait qu’elle « participera aux côtés de l’État à la finalisation »  du dispositif d’accueil et « relaiera les informations dans son réseau ». L’association promet de suivre « avec la plus grande attention la mise en œuvre concrète de ce plan, dans une démarche d’humanité et de responsabilité. »  Depuis, les autres associations de maires lui ont emboîté le pas. Départements et mouvement HLM se sont aussi déclarés hier prêts à appporter leur soutien au dispositif d’accueil.
C.N. (avec Afp)

Suivez Maire info sur Twitter : @Maireinfo2