Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du mercredi 4 avril 2001
Technologie de l'information

Michel Sapin met en doute l’intérêt d’un « zapping permanent où, votant à domicile à grand renfort de télécommande, l'on pourrait changer de maire, de député, de président, comme l'on change de chaîne »

En ouvrant le colloque "Net2001" qui se tenait en fin de semaine dernière à la Cité des sciences et de l'industrie, le ministre de la Fonction publique et de la réforme de l&#8217;État, Michel Sapin, a indiqué que, dans l'année qui vient, le gouvernement achèvera la « mise en mouvement électronique » des administrations. « Nous aurons ouvert une première génération de téléservices pour les usagers. Il nous faut donc dès aujourd'hui préparer les années suivantes et présenter un projet ambitieux pour que les TIC renforcent le lien social, augmentent l'autonomie et la capacité d'agir des citoyens, et finalement renforcent la démocratie». Il a notamment rappelé que «grâce aux systèmes d'information territoriaux, en place dans chaque département depuis le début de l'année 2001, nous disposons d'outils de travail entre les administrations et les partenaires locaux de l'État, collectivités territoriales, délégataires de services publics, mais également associations et ce que l'on appelle le tiers-secteur, que le gouvernement a voulu reconnaître, encourager et aider ». Il a aussi évoqué les développements de la « démocratie électronique » qui pourrait permettre de resserrer les liens sociaux, faciliter l'intégration, développer conjointement l'autonomie des citoyens et leur solidarité active. Pour autant, il a émis quelques réserves sur ce développement. « Notre échec serait une politique réduite à un zapping permanent où, votant à domicile à grand renfort de télécommande, l'on pourrait changer de maire, de député, de président, comme l'on change de chaîne. D'aucuns appellent pourtant de leurs v&#339;ux une telle évolution. Cette fausse naïveté, qui cache la vision conservatrice d'une société réduite aux acquêts, c'est tout le contraire de notre ambition ». L'État, a-t-il expliqué, « doit être le garant de l'accès de chacun à la démocratie électronique. Il s'agit moins d'abaisser encore les coûts de communication que de faire partager la somme de connaissance, d'ouverture, de curiosité, de lien social nécessaires pour impliquer chaque citoyen ». Cela implique, à ses yeux, aussi bien de la formation - initiale et continue - que la création de contenus numériques dans tous les domaines de l'activité publique, de l'art aux démarches administratives, de la connaissance économique à l'observation sociale. Le ministre a aussi souligné que l'administration électronique progresse à l'échelon européen, grâce au plan eEurope et à l'action de comparaisons et d'échanges des bonnes pratiques entre ministres de la fonction publique des Quinze. « En France également, l'État n'est pas - ne doit surtout pas être - solitaire dans cet effort. Ses meilleurs résultats découlent de la mise en relation des acteurs locaux et des moyens nationaux ». C'est ainsi que la mission pour l'accès public à Internet mène la lutte contre le fossé numérique, à laquelle 500 millions d'euros seront consacrés d'ici 2003. <scri

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