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Édition du jeudi 29 avril 2021
Métropoles

Emplois dans les fonctions de décision : les dix plus grandes métropoles régionales réduisent l'écart avec Paris

Si les emplois relevant des fonctions de décision, de conception, de gestion et d'intermédiation restent prédominants dans l'aire parisienne, l'écart avec les dix plus grandes métropoles se resserre grâce au dynamisme de l'emploi. La production concrète, elle, poursuit son recul en France.

Par A.W.

La spécificité de Paris pour les fonctions de décision, de conception, de gestion et d’intermédiation ne cesse de se réduire au profit des très grandes métropoles régionales. C’est ce que constate l’Insee dans une étude publiée mardi sur l’analyse fonctionnelle des emplois en France. « L’écart avec les dix plus grandes aires de province est ainsi passé de 10,7 points en 1982 à 7,3 points en 2017 », observent les auteurs de l’étude.

Progression continue depuis 1982

Que sont ces fonctions « métropolitaines », comme les nomme l’Insee? Ce sont celles qui regroupent des emplois de gestion, de conception-recherche, de prestations intellectuelles, de commerce inter entreprises ou encore de culture et loisirs. 
En augmentation de façon continue depuis 1982 (elles représentaient 26,4 % de l’emploi en 2017, contre 24,8 % dix ans plus tôt), « ces fonctions concentrent beaucoup de cadres », qui constitue un « réel marqueur des très grandes aires », indiquent les auteurs de l’étude. 
En effet, alors que ces emplois sont surreprésentés dans l’aire de Paris et dans les dix plus grandes métropoles régionales où ils représentent respectivement 38,3 % et 31 % (en moyenne) de l'emploi total, ils sont sous-représentés dans les communes dites « hors attraction des villes », avec seulement 13,7 % de présence. Plus globalement, plus le nombre d’habitants est important dans une aire, plus leur présence l’est d’autant.

Forte dynamique dans les métropoles du sud et de l’ouest

Mais, depuis quelques temps, la part des fonctions métropolitaines dans l’emploi s'accroît dans ces dix grandes métropoles régionales « plus vite que dans les autres catégories d’aires d’attraction ». Elle est ainsi passée de 28,5 % en 2007 à 31 %, dix ans plus tard. La progression reste toutefois perceptible dans toutes les catégories de communes.
Un rééquilibrage au profit des grandes aires de province qui s’observe notamment pour la conception-recherche et les prestations intellectuelles. « Les emplois dans la gestion augmentent peu sauf dans ces métropoles », note l’Insee. 
Tout cela poussé par une progression globale de l’emploi particulièrement visible dans les dix aires de plus de 700 000 habitants : « Entre 2007 et 2017, l’emploi a été plus dynamique dans les dix plus grandes aires de province que dans le reste du territoire : leur part dans l’emploi total a augmenté de 1,3 point ». 
« Globalement, l’emploi total a augmenté fortement dans les territoires présentant initialement une part élevée des fonctions métropolitaines », estiment les auteurs de l’étude qui confirment que « les aires de plus de 700 000 habitants hors Paris se singularisent car elles concentrent à la fois la plus forte augmentation du nombre d’emplois et la plus forte augmentation de la part des fonctions métropolitaines ». Et parmi ces métropoles, se distinguent rnotamment celles situées au sud de la France (Montpellier, Toulouse), à l’ouest (Bordeaux, Nantes, Rennes), ainsi qu’à Lyon. 

Repli de la production concrète

A côté de cet essor des emplois des fonctions métropolitaines, on observe un repli de la production concrète (agriculture, fabrication, bâtiment et travaux publics) à l’échelle nationale. Celle-ci ne représentait plus que 17 % de l’emploi en 2017 (contre 19,4 % en 2007), après avoir « perdu beaucoup d’emplois entre 1982 et 1999 ».
Sans surprise, les emplois de production concrète se répartissent en miroir par rapport à ceux des fonctions métropolitaines. Ils sont ainsi davantage localisés dans des aires moins peuplées, notamment dans les aires de moins de 50 000 habitants (24,6 % de l’emploi) ou hors attraction des villes (32,3 %). 
« L’agriculture est évidemment plus présente dans les communes hors attraction des villes et les autres fonctions de production concrète, notamment la fabrication, dans les aires de moins de 50 000 habitants ou hors attraction des villes », détaille l’Insee qui souligne que « la fonction BTP peut aussi avoir tendance à s’implanter hors des villes pour bénéficier d’un coût du foncier plus faible, tout en rayonnant sur un territoire plus étendu ».
Enfin, les fonctions à orientation présentielle liées aux services à la population ou au fonctionnement de la société (administration publique, santé-social, distribution, services de proximité, éducation-formation) et les fonctions transversales qui s’adressent aux ménages ou aux entreprises (transports-logistique, entretien-réparation) ont, elles, conservé une certaine stabilité. Les premières restent les plus importantes et représentent 41,5 % des emplois (en légère hausse depuis dix ans), les secondes représentant 15,1 % des emplois. Elles sont réparties de façon homogène sur le territoire. 

Télécharger l’Insee première.
 

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