Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux
Édition du vendredi 9 septembre 2022
Gouvernement

Les premiers pas du Conseil national de la refondation

Emmanuel Macron a réuni, hier, la première réunion du Conseil national de la refondation, à Marcoussis, dans l'Essonne. Une réunion que les représentants des élus ont abordée « sans a priori » mais avec « vigilance ». 

Par Franck Lemarc

Maire-Info
© FFR

C'est finalement une cinquantaine de participants qui s'est réunie pour le premier Conseil national de la refondation (CNR), sans les partis politique d’opposition ni la plupart des syndicats, mais en présence des représentants des associations nationales d’élus (AMF, Régions de France et ADF). L’AMF était représentée par le maire de Combs-la-Ville, Guy Geoffroy, membre du Bureau exécutif de l’association et président de son nouveau comité législatif et réglementaire (lire Maire info du 16 mai 2022). 

Grands objectifs

En préambule de cette première réunion, le chef de l’État a fixé les objectifs du CNR : « Mettre tout le monde autour de la table », « remettre les Français au cœur des grandes décisions de la nation »  et « agir sur le terrain ».  Le premier objectif vise, a détaillé le président, à « bâtir du consensus sur la situation de la France »  en écoutant le maximum d’avis – Emmanuel Macron a taclé au passage ceux qui ont choisi de ne pas participer aux travaux, estimant que « les absents ont toujours tort ». 

Concernant le deuxième objectif, Emmanuel Macron a annoncé le lancement d’une « large concertation en ligne »  qui sera lancée dès la semaine prochaine, afin de répondre à « la demande démocratique [des Français] d’être mieux associés, de mieux participer et de plus décider ». Il a d’ailleurs fait savoir que certaines propositions du CNR pourraient, le cas échéant, faire l’objet de référendums. 

Enfin, le chef de l’État a assuré que « si l’on veut changer les choses en profondeur, ce n’est pas des lois et des décrets qu’il nous faut davantage, c’est d’agir sur le terrain, de transformer notre manière d’agir ». Il a pris l’exemple de ce qui s’est fait à Marseille l’an dernier : « transformer l’école en permettant aux parties prenantes qui font l’école, sur le terrain, de définir un projet ». Le président souhaite voir cette méthode appliquée sur les sujets de l’école, de la santé et du plein emploi. 

Rétablir la confiance

Guy Geoffroy, représentant de l’AMF à cette réunion, rappelle ce matin à Maire info que les associations d’élus n’ont accepté de se rendre à Marcoussis qu’après avoir reçu un certain nombre « d’assurances »  du chef de l’État, lors de la rencontre qui a eu lieu lundi (lire Maire info du 7 septembre). « En particulier, l’engagement de rouvrir le chantier de la décentralisation et de la déconcentration, sujets que la loi 3DS n’a finalement abordé que de manière infime ». 

Guy Geoffroy s’est donc rendu à cette réunion « sans a priori, ni béat ni agressif ». Après le propos liminaire du chef de l’État – « assez bref car il souhaitait visiblement plutôt nous laisser la parole »  –, le maire de Combs-la-Ville a rappelé « que notre présence était vigilante, et que nous attendions un retour de la confiance entre l’État et les collectivités locales – confiance qui a été largement écornée pendant le précédent quinquennat. Pour bâtir du consensus, il faut d’abord rétablir la confiance, et nous attendons que le chef de l’État fasse des gestes clairs pour montrer qu’il comprend la place absolument déterminante qu’occupent les collectivités locales dans la résolution des crises ». 

Après les prises de parole des différents acteurs, un moment « extrêmement riche »  s’est déroulé, avec les exposés de trois personnalités invitées, le Premier président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici, le gouverneur général de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, et la présidente du Haut Conseil pour le climat, Corinne Le Quéré.

Travailler « en amont » 

L’après-midi a été « plus formel », raconte l’élu, avec l’intervention de plusieurs ministres exposant leurs projets sur les grandes thématiques discutées au sein du CNR (santé, emploi, transition écologique, etc.). « Aucune annonce n’a été faite, constate Guy Geoffroy, ce qui est logique. Si les ministres avaient fait des annonces, alors qu’on nous explique que le CNR a pour but de co-construire une politique, nous nous serions demandé à quoi rimait notre présence… Il n’est pas question que le CNR soit une chambre d’enregistrement de ce qui était déjà dans les tuyaux ! » 

Le chef de l’État a d’ailleurs donné un certain nombre de précisions sur l’articulation « entre la méthode du gouvernement et les travaux du CNR ». Dans les semaines à venir, des groupes de travail thématiques vont se réunir, ainsi que des « CNR territoriaux », organisés à l’échelle « des bassins de vie ». « Il a été acté, souligne Guy Geoffroy, que les membres du CNR ont tous vocation à être présents ou représentés dans chacune de ces déclinaisons thématiques ou territoriales ». Il y aura ensuite un « point d’étape »  sous forme d’une nouvelle réunion plénière, au mois de décembre. « C’est à ce moment-là que l’on verra réellement si tout cela peut donner quelque chose », tempère le maire. 

Suivez Maire info sur Twitter : @Maireinfo2