Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du mercredi 5 mars 2014
Emploi

Les emplois d'avenir décollent dans les grandes villes

Les grandes villes ont de plus en plus recours aux emplois d’avenir : entre septembre et décembre 2013, le nombre de ces emplois a augmenté de 67 % (de 757 à 1265 emplois) dans les grandes villes ayant répondu à l’enquête de l’Association des maires des grandes villes de France (AMGVF).
La proportion de jeunes habitant dans des zones urbaines sensibles (ZUS) est particulièrement importante parmi les recrutés : ils sont 40 %, tant dans le milieu associatif qu’au service des collectivités, ce qui est « supérieur aux objectifs fixés par le gouvernement de 20 % en 2013 et 25 % en 2014 », selon l’enquête. Celle-ci a été menée auprès des 98 grandes villes et intercommunalités, dont 80 % ont répondu.
Le coût mensuel moyen, hors formation, de ces emplois d’avenir est de 600 euros par jeune pour les collectivités ayant répondu à l’enquête, même si « d’autres paramètres, plus difficilement estimables, demandent à être pris en compte ». Selon l’AMGVF, il faut en effet ajouter le temps de travail des équipes pilotant le dispositif et le processus de recrutement, évalué par exemple à quatre équivalents temps plein par la communauté d’agglomération de Mulhouse. Il y a aussi les « coûts induits » : celui des « livrets »  d’accompagnement du jeune ou de son tuteur, de la mise à disposition de matériel, de vêtements de sécurité, des cours de remise à niveau en français ou en mathématiques, ces derniers s’avérant « nécessaires dans 80 % des cas », moins d’un jeune sur quatre recruté en ZUS étant bachelier.
Enfin, ce qui apparaît « comme le premier frein au déploiement du dispositif »  est le coût, « que l’on commence à évaluer, de la prise en charge par les collectivités de formations ne figurant pas au catalogue du Centre national de la fonction publique territoriale ».
Cependant, les obstacles identifiés par les grandes villes au décollage des emplois d’avenir ont évolué avec le temps : si en mars 2013, le coût du dispositif était avancé par 82 % d’entre elles comme le frein principal à son déploiement, en septembre, c’était la situation financière des associations qui en inquiétait la moitié. Ce dernier point reste un sujet de préocupation pour 60 % des répondants à l’enquête, car « le budget des associations ne permet parfois que de financer un quart-temps ».
Fin février, le ministre de l’Emploi, Michel Sapin, annonçait que l’objectif de 100 000 emplois d’avenir signés en 2013 avait été atteint – après un démarrage difficile –, et que « d’ores et déjà plus de 13 000 ont été recrutés depuis le 1er janvier ».

Télécharger l’étude sur les emplois d’avenir dans les grandes villes.

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