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Édition du vendredi 16 juillet 2021
Fonction publique territoriale

Légère augmentation du salaire net moyen dans la fonction publique territoriale en 2019

L'étude annuelle de l'Insee sur les salaires dans la fonction publique territoriale (FPT) est parue hier. Elle conclut à une augmentation de 0,4 % du salaire net moyen, chiffre qui, comme toujours, cache d'importantes disparités.

Par Franck Lemarc

L’année 2018 avait été marquée par une baisse des salaires (en euros constants, c’est-à-dire compte tenu de l’inflation) dans la FPT. L’année 2019 a permis de redresser la barre, puisque l’on passe d’une baisse de 0,9 % à une hausse de 0,4 %. Le salaire moyen dans la FPT (toutes collectivités, tous emplois, tous grades et toutes catégories confondues) s’établit en 2019 à 1 993 euros net par mois. 

Les salaires vont croissant selon le niveau de collectivité : c’est dans les communes que le salaire moyen est le plus bas (1 887 euros net par mois), puis il s’élève lentement dans les EPCI (2 072 euros), les régions (2 154 euros) et les départements (2 206 euros). En dehors des collectivités elles-mêmes, ce sont comme toujours les CCAS et les caisses des écoles qui payent le plus mal, avec un salaire net moyen de 1776 euros par mois. À l’inverse, les salaires les plus élevés se retrouvent dans les Sdis (2 672 euros par mois en moyenne). 

Disparités

Derrière ces chiffres généraux se cachent d’importantes disparités : entre fonctionnaires et non-fonctionnaires, d’abord, il y a plus de 300 euros d’écart de salaire en moyenne : le salaire moyen des fonctionnaires s’élève à 2 071 euros, celui des non-fonctionnaires à 1 694 euros. Mais cette différence est notamment due au fait que les agents de catégorie A « tirent »  la moyenne des fonctionnaires vers le haut : le salaire moyen des fonctionnaires de catégorie A est de 3 202 euros par mois en 2019, contre 1 828 pour les catégories C. 

Le salaire moyen des agents de catégorie A a néanmoins fortement baissé en 2019 (- 7,4 %). L’explication en est connue : il s’agit de la bascule importante d’agents de catégorie B en catégorie A, qui ont basculé avec des salaires inférieurs, tirant ainsi la moyenne vers le bas. 

Autre disparité, toujours aussi invraisemblable : celle entre les salaires des hommes et ceux des femmes qui, « à profil identique », souligne l’Insee, sont séparés de 5 %. Dans la catégorie A, l’écart de salaire entre hommes et femmes est de 20,3 % !

Comme les autres années, la proportion de femmes diminue en rapport inverse de la place dans la hiérarchie : les femmes sont en moyenne 67 % dans les emplois les moins rémunérés, mais 49 % des mieux rémunérés. 

L’Insee détaille enfin les raisons de la légère hausse de salaires (0,4 %) constatée en 2019. Elle est due pour partie à la hausse de la RMPP (rémunération moyenne des personnes en place, c’est-à-dire les personnes présentes continûment pendant deux années consécutives) ; celle-ci contribue pour 0,8 % à la hausse du salaire moyen. « La contribution des « fluctuants »  (groupe où les femmes, les jeunes, les non-fonctionnaires, en particulier les bénéficiaires de contrats aidés, sont surreprésentés) est légèrement positive (+ 0,1 point). »  Dans le sens inverse, l’arrivée de nouveaux entrants, moins bien payés que les sortants en fin de carrière, a contribué à la baisse à l’évolution des salaires, à hauteur de 0,5 %. 

Notons que malgré cette hausse globale, le salaire net moyen en euros constants reste inférieur en 2019 à ce qu’il était en 2017. Et que sur une dizaine d’années, comme le montre le graphique ci-dessous, le salaire moyen des agents de la FPT n’a quasiment pas bougé (23 euros mensuels de différence entre celui de 2010 et celui de 2019). 
 

Accéder à l'étude de l'Insee.

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