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Édition du vendredi 10 septembre 2021
Finances locales

L'analyse des budgets primitifs confirmerait une « franche accélération » de l'investissement local en 2021

Après la forte baisse subie en 2020, les dépenses d'investissement des collectivités devraient rebondir de 8,8 % cette année, selon la Direction générale des collectivités locales. Tous les niveaux de collectivités sont concernés.

Par A.W.

La reprise attendue des investissements dès cette année se précise et vient confirmer les prévisions. Après une année 2020 particulièrement perturbée par les répercussions de la crise sanitaire, la situation devrait se rétablir sur le front des investissements, pour les collectivités, en 2021. C’est ce que conclut une étude (), publiée en début de semaine, par la Direction générale des collectivités locales (DGCL) qui a exploité leurs budgets primitifs, votés dans la première partie de l'année.

Investissement : + 8,4 % pour les communes

Une « franche accélération »  est même annoncée par la DGCL, qui table sur une hausse des dépenses d’investissement de 8,8 % par rapport à 2020. Celle-ci serait « générale », contrairement à l’an passé où « seules les régions avaient investi de manière conséquente ». À cette époque, les dépenses d’investissement du bloc communal avaient, elles, chuté de près de 15 %, tandis que celles des départements avaient « quasiment stagné », rappelle l’auteur de l’étude.

En 2021, ce dernier prévoit ainsi une hausse de 8,4 % des investissements pour les communes et de 6,7 % pour les intercommunalités. Ceux des départements progresseraient de 7,6 % tandis que ceux des régions seraient les plus dynamiques avec une augmentation de 12,3 %.

Cette embellie se prolongera-t-elle l’an prochain ? La DGCL n’en dit rien, mais on peut rappeler que la Banque postale redoutait, en juillet dernier, une année 2022 « plus incertaine ». 

Besoin de financement et hausse des impôts locaux 

Pour financer ces nouvelles dépenses, les collectivités locales devraient avoir recours à l’emprunt (+ 14,5 %), et « l'encours de dette augmenterait une nouvelle fois en 2021 »  (+ 4,1 %).

Car malgré la hausse plus forte (+ 10,4 %) des recettes d’investissement (FCTVA, subventions reçues et dotations à l'investissement) sur les dépenses d’investissement, les collectivités devraient enregistrer en 2021 un besoin de financement de 4,1 milliards d’euros, « du fait du recul de l’épargne brute ».

Celle-ci diminuerait donc à nouveau en 2021, mais moins qu’en 2020 (- 3,9 %, après - 10,8 %), et tous les niveaux de collectivités seraient concernés. « On reviendrait à des taux similaires à ceux de 2016 pour les départements et pour le bloc communal, mais à des taux très inférieurs pour les régions », constate l’auteur de l’étude.

En cause, des recettes de fonctionnement (+ 1,5 %) qui progresseraient moins vite que les dépenses (+ 2,4 %) cette année, « malgré la forte croissance des subventions et participations reçues ». Cette progression des dépenses proviendrait « autant de la reprise des achats et charges externes que de la forte croissance des subventions de fonctionnement versées », explique la DGCL.

Dans le détail, celles-ci augmenteraient de 1,3 % pour les communes et de 3,4 % pour les EPCI à fiscalité propre. « Les prévisions de dépenses des communes reviendraient en 2021 à des tendances d’avant la crise sanitaire de 2020 : l’augmentation des dépenses de fonctionnement serait plus forte pour les petites communes que pour les grandes », prévoit l’auteur de l’étude, en rappelant qu’en 2020, « la diminution des dépenses avait surtout touché les communes de taille intermédiaire ».

Alors que les impôts et taxes ont subi d’importantes modifications cette année (la suppression de la taxe d’habitation notamment), la DGCL pense que « les impôts locaux et les taxes pourraient globalement augmenter en 2021 de 1,5 %, après une baisse apparente en 2020 (- 1,3 % à périmètre courant, mais + 0,1 % hors taxe d’apprentissage des régions et hors le département de La Réunion) ». Une perspective également avancée par l’AMF et La Banque des territoires, qui constataient, en mai dernier, que plus d'un tiers des communes envisageaient d'augmenter leur taxe foncière - de 2 à 3 % en moyenne - dès 2021, l’AMF précisant que l’augmentation des investissements en 2021 est due au report des investissements non réalisés en 2020.

Télécharger l’étude.

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