Maire-info
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Édition du vendredi 21 janvier 2022
Crise sanitaire

Jean Castex annonce une levée progressive des restrictions sanitaires entre le 2 et le 16 février

Lors d'une conférence de presse, le Premier ministre, Jean Castex, a dévoilé hier le calendrier de levée progressive des restrictions sanitaires élaboré, le matin même, en Conseil de défense. Le gouvernement espère que le bout du tunnel sera atteint le mois prochain.

Par Franck Lemarc

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© Gouvernement.fr

« Nous pourrons, courant février, lever la plupart des restrictions prises pour freiner l’épidémie ». C’est la phrase que, forcément, l’on a le plus envie de retenir des propos de Jean Castex, hier soir. Les « évolutions encourageantes »  qui se dessinent, le nombre très élevé de personnes vaccinées et la moindre dangerosité, maintenant avérée, du variant Omicron (lire article ci-dessous) sont autant d’éléments qui amènent le gouvernement à faire montre d’un optimisme prudent. 

Première tendance à la décrue

Le Premier ministre n’a pas caché « la tension forte »  qui continue de régner dans les services de santé. Même moins dangereux, le variant Omicron est tellement contagieux qu’il provoque tout de même des hospitalisations en nombre important. Alors que la barre des 400 000 cas quotidiens avait été franchie la veille pour la première fois, c’est dès le lendemain celle des 500 000 qui a été dépassée ! Mais la tendance commence à s’inverser : le nombre d’hospitalisations et d’admissions en soins critiques décroît lentement, ainsi que les taux d’incidence, dans la plupart des départements. Ils restent toutefois astronomiques, lorsque l’on se rappelle du mois d’octobre où l’on voyait avec une certaine angoisse le taux d’incidence dépasser les 250 cas pour 100 000 habitants dans certains départements. Aujourd’hui, 6 départements ont un taux d’incidence supérieur à 4 000, et le moins touché des départements de métropole est l’Indre avec un taux d’incidence de… 1839. 

Le Premier ministre a souligné que dans les départements où le variant Omicron s’est implanté le plus tôt, notamment l’Île-de-France, il commence désormais à reculer. 
Autre chiffre frappant donné par Jean Castex, pour marquer clairement la différence entre le covid-19 et la « simple grippe »  à laquelle certains le comparent encore : en année normale, la grippe saisonnière engendre 10 000 hospitalisations par hiver, c’est-à-dire sur trois mois. En ce moment, avec le variant Omicron, ce chiffre est atteint tous les 5 jours. 

Assouplissement surprise sur le pass vaccinal

Première mesure évoquée par le Premier ministre : le pass vaccinal. Cela ne constitue pas une annonce, puisque le dispositif est connu depuis le mois de décembre, mais il devrait entrer en vigueur, si le Conseil constitutionnel le valide – la décision est attendue aujourd’hui – ce lundi 24 janvier. À partir de cette date donc, sauf surprise, il sera impossible d’accéder aux établissements culturels, sportifs, de loisirs (y compris bars et restaurants), aux foires et salons, aux transports collectifs interrégionaux, sans pouvoir justifier d’un schéma vaccinal complet. Et, rappelons-le, ce schéma vaccinal n’est complet que s’il inclut une dose de rappel, dans un délai de 7 mois maximum après la dernière injection. Ce délai sera ramené à 4 mois à partir du 15 février. 

Le gouvernement a pris hier une décision nouvelle concernant le pass vaccinal, qui n’est pas dans la loi votée par le Parlement : le pass sera ouvert à des personnes qui auraient refusé de se vacciner jusque-là si elles reçoivent leur première dose « d’ici le 15 février ». Sous deux conditions : recevoir la deuxième dose un mois plus tard ; et, avant de recevoir celle-ci, présenter un test négatif pour pouvoir accéder aux équipements et établissements concernés. 

Sur le thème de la vaccination toujours, une autre annonce a été faite hier : dès lundi, la dose de rappel sera ouverte à tous les jeunes de 12 à 17 ans, même s’ils ne souffrent pas de pathologie chronique. Elle ne sera pas obligatoire, sauf pour les jeunes de 16 ans et plus, puisque le pass vaccinal les concerne également.

Première étape le 2 février

Si la situation continue d’évoluer favorablement, le desserrement des contraintes sanitaires commencera le mercredi 2 février. À compter de cette date, les jauges dans les équipements sportifs et culturels (salles de spectacle, stades, cirques, etc.) seront supprimées. Elles sont aujourd’hui, rappelons-le, de 2 000 personnes en intérieur et 5 000 personnes en extérieur. 

À cette même date du 2 février, « le télétravail ne sera plus obligatoire ». C’est un peu plus tôt que ce qui était prévu (lire Maire info d’hier), puisque la ministre du Travail avait laissé entendre que le télétravail obligatoire trois jours par semaine prendrait fin le 4 février. 

Le télétravail restera toutefois « recommandé ». S’il n’est plus obligatoire à partir du 2 février, cela signifie, au passage, que l’instauration d’une amende pour les employeurs récalcitrants que le gouvernement a fait adopter aux forceps dans le projet de loi sur le pass vaccinal n’aura, de facto, presque aucune occasion de s’appliquer. 

Le 2 février devrait enfin marquer la fin du masque obligatoire à l’extérieur, là où les préfets l’ont instauré. 

Deuxième étape le 16 février

Quinze jours plus tard, le mercredi 16 février, le gouvernement « lèvera les autres mesures ». Il sera donc à nouveau possible de consommer debout dans les bars, de consommer de la nourriture et des boissons dans les stades ou dans les trains, et « les discothèques pourront rouvrir ». 

Le Premier ministre s’est montré un peu plus prudent sur le protocole scolaire : le gouvernement « envisage »  un allègement du protocole sanitaire à l’école « au retour des vacances scolaires », mais après avis des autorités sanitaires. Cet allègement signifierait la fin du port du masque en extérieur dans les écoles élémentaires et, surtout, la fin du cauchemar des trois tests à réaliser quand un élève est infecté dans la classe. 

Si l’on s’en tient aux propos du Premier ministre (« au retour des vacances » ), le protocole pourrait être allégé le 21 février dans la zone B, le 28 février dans la zone A et le 7 mars dans la zone C. 

Enfin, le chef du gouvernement a confirmé que le pass vaccinal ne serait maintenu que le temps nécessaire : même si la loi l’autorise à le maintenir jusqu’au mois de juillet, « nous ne sommes pas tenus d’activer ces mesures de restriction aussi longtemps que la loi nous y autorise. (…) Il faut savoir lever les mesures de restriction dès que les conditions permettent de le faire. »  Le pass vaccinal pourrait donc être « suspendu »  dès que la pression hospitalière se réduira « fortement et durablement ». Le Premier ministre n’a pas, comme cela a été fait par le passé, donné de seuil précis en dessous duquel une telle mesure serait décidée. 

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